Blog de Pierre Calame2024-02-16T17:07:21+01:00urn:md5:da7d0bd2d6c66d660f3604e71b138967DotclearLe système éducatif mérite de profondes transformations mais pas en regardant dans le rétroviseur! transformer l'éducation par et pour les territoiresurn:md5:09d895e6f0f67717a95a2a1b6839278a2024-02-16T18:05:00+01:002024-02-16T18:05:00+01:00Pierre Calame <p>Un groupe de chercheurs et d’experts du monde scolaire, François Dubet, Pierre Kahn, Roger François Gauthier et Bruno Robbes, parmi les 220 signataires du Manifeste "transformer l'éducation par et pour les territoires" et le collectif "Osons les territoires" qui l'a élaboré (https://www.osonslesterritoires.fr/) invitent, dans la tribune publiée par Le Monde le 8 février 2024, ci-jointe à " refonder l’école à partir des réalités locales plutôt que de chercher un consensus uniforme et vain":</p>
<pre>https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/06/le-systeme-educatif-merite-de-profondes-transformations-mais-pas-en-regardant-dans-le-retroviseur_6214996_3232.html</pre>
<p>Vous pouvez vous aussi découvrir le texte et ses signataires, le signer et le faire connaître à l'adresse: https://reconnaitre.openrecognition.org/education-et-territoires/</p>
<p>Notre espoir: que des Régions ou des villes organisent un grand débat démocratique sur la métamorphose du système éducatif au service de la société de demain, notre Manifeste permettant de lancer le débat. N'hésitez pas à partager avec nous vos idées à ce sujet. Dans ce domaine comme dans d'autres nous avons besoin d'une audace prospective !</p>
<p>Pierre Calame</p>« On ne peut pas continuer à agir contre le réchauffement climatique par une planification écologique concoctée dans le secret »urn:md5:141e523f95f664c1724c0f887e1b6f0b2023-08-23T15:43:00+02:002023-08-23T15:43:00+02:00Pierre Calame<p>La révolte qui monte de l’extrême droite contre la multiplication des contraintes au nom de l’écologie est à prendre au sérieux, soulignent les membres de l’Alliance du compte carbone, Pierre Calame, Valérie Cohen et Armel Prieur, qui appellent à « un véritable débat démocratique mettant objectifs et alternatives sur la table ».</p> <p>Tribune : https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/08/23/on-ne-peut-pas-continuer-a-agir-contre-le-rechauffement-climatique-par-une-planification-ecologique-concoctee-dans-le-secret_6186277_3232.html</p>
<p>La révolte qui monte de l’extrême droite contre la multiplication des contraintes au nom de l’écologie est à prendre au sérieux, soulignent les membres de l’Alliance du compte carbone, Pierre Calame, Valérie Cohen et Armel Prieur, qui appellent à « un véritable débat démocratique mettant objectifs et alternatives sur la table ».</p>
<p>La passionnante étude publiée par la Fondation Jean Jaurès sur les attitudes de la population à l’égard du réchauffement climatique montre que si seule une petite minorité de la population adhère à la thèse complotiste faisant du réchauffement climatique une fable visant à asservir la société, une majorité considère qu’il résulte du comportement des plus riches mais que c’est aux plus pauvres que l’on demande de faire des efforts.
Ce point de vue, hélas, ne manque pas de fondement : pas de limite aux voyages en avion mais les centres-villes bientôt interdits aux vieux diesels ; des économistes qui ne voient d’issue que dans la taxation de l’énergie, qui frappe les plus pauvres. Le discours simpliste d’ONG attribuant aux plus riches l’essentiel des émissions et semblant dispenser le reste de la société d’envisager des changements de mode de vie apporte de l’eau à ce moulin.
Mais un autre facteur, exploité par l’extrême droite en France comme dans le reste de l’Union européenne, va peser lourd dans la balance : l’action privilégiée par les gouvernants consiste à multiplier les « obligations de moyens », en clair les contraintes, dans l’espoir que leur addition permettra de nous conformer à nos engagements internationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Une élite administrative et politique
Ce tropisme pour les contraintes, cette « addiction aux normes » dénoncée dans ses vœux de début d’année par Gérard Larcher, président du Sénat, ne vient pas du désir « d’emmerder les Français » comme disait Georges Pompidou, mais du mode de raisonnement lui-même : le rapport de la convention citoyenne pour le climat, élaboré par un panel de citoyens reflétant la diversité de la société, contient plusieurs centaines de fois les mots « obligations » et « interdictions ».
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pierre Calame : « Contre le réchauffement climatique, il faut instaurer une obligation de résultat »</p>
<p>Le caractère illégitime de ces contraintes se trouve aggravé en France par la centralisation : vu de la « France d’en bas », une élite administrative et politique, issue d’un système scolaire qui délivre des savoirs universels au détriment de l’apprentissage des coopérations et de la créativité, multiplie les normes sans s’interroger sur leur application à des contextes territoriaux très divers ni imaginer que les acteurs eux-mêmes sont capables de trouver ensemble, localement, de meilleures manières d’atteindre le but d’intérêt général que prétend viser la norme.
Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « Nous n’avons pas à nous résigner à une existence faite d’interdits pour préserver notre environnement »</p>
<p>Dernier exemple en date, la loi ZAN, zéro artificialisation nette, qui part d’un vrai problème mais aboutit à classer en sol artificialisé les petits jardins du pavillonnaire, souvent seules oasis de biodiversité, et en sol naturel des terres agricoles devenues des déserts biologiques incapables de réduire le ruissellement des eaux lessivant pluie après pluie engrais et pesticides. Comment un pouvoir serait-il légitime aux yeux des « petites gens » avec de tels contresens ?
Obligations et interdictions
La révolte qui monte de l’extrême droite française et européenne contre la multiplication des obligations et interdictions au nom du bien public est à prendre au sérieux. On ne peut continuer à agir contre le réchauffement climatique en multipliant les lois sectorielles ou par une planification écologique concoctée dans le secret. Ce dont nous avons besoin d’urgence, c’est d’organiser enfin un véritable débat démocratique mettant objectifs et alternatives sur la table sur un sujet qui engage l’avenir de toute la société.</p>
<p>Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Sans légitimité démocratique forte et sans courroie de transmission administrative pour être effective, la planification écologique n’est qu’un affichage »</p>
<pre></pre>
<p>Cette révolte nous rappelle surtout que légalité et légitimité du pouvoir ne sont pas réductibles l’une à l’autre. Un pouvoir, pour être légitime, doit satisfaire à quatre critères :</p>
<p>– Les contraintes imposées à la société doivent procéder très explicitement de la recherche du bien public et être efficaces ;
– elles doivent être justes ;
– elles doivent impliquer tous les acteurs ;
– et elles doivent satisfaire au principe de « moindre contrainte », ce qui n’est évidemment pas le cas de l’addiction normative.
Lire aussi : Ecologie et extrême droite : un dangereux mélange</p>
<p>Critères traduits concrètement par les conclusions des Assises du climat en 2021 : une obligation annuelle de résultat, soit la réduction de 6 % par an de notre empreinte écologique (principe d’efficacité) ; la justice sociale, soit la répartition égale entre tous des quotas carbone ; la mobilisation de tous les acteurs, entreprises et services publics compris, mis par les citoyens sous pression pour réduire leur empreinte ; la possibilité laissée à chacun de gérer au mieux son quota (principe de moindre contrainte).</p>
<p>Pierre Calame est président de Citego (Cités, territoires, gouvernance), association de valorisation des territoires et de leur gouvernance. Il est l’auteur de Métamorphoses de la responsabilité et contrat social (ECLM, 2020) et du Petit traité de gouvernance (ECLM, 2023) ; Valérie Cohen est coordinatrice de l’Alliance du compte carbone ; Armel Prieur est président de l’association pour l’emploi sans carbone Escape Jobs et coanimateur de l’Alliance du compte carbone.
Pierre Calame(Ingénieur), Valérie Cohen(Coordinatrice de l’Alliance du compte carbone) et Armel Prieur(Président de l’Association pour l’emploi sans carbone)</p>Réunion Zoom le 27 juin de 19h30 à 21h: comment organiser un grand débat démocratique sur la lutte contre le réchauffement climatique.urn:md5:775d0e9bce5f71626fd0a66d5dc374b72023-06-12T16:36:00+02:002023-06-12T16:36:00+02:00Pierre Calame <p>Sans doute êtes vous frappés, comme moi, du glissement en train de s'opérer, de l'effort pour assumer nos responsabilités en matière de changement climatique à une réflexion sur l'adaptation de notre société...à un réchauffement de 4°, dont on sait par ailleurs qu'il provoquerait dans le monde des milliards de réfugiés climatiques, là où d'année en année la France s'inquiète déjà des flux actuels de migrants. Tout cela est assez tragique et à aucun moment la population française n'a été sérieusement associée à ces réflexions. C'est le sens de la pétition que, dans le prolongement des travaux passionnants des Assises du climat en 2021 (assisesduclimat.fr) nous avons postée sur le site du Sénat et que je me permets de vous inviter de signer:
https://lnkd.in/eKef77rj
Des livres récents ayant un bel écho, celui de David Van Reybrouck "nous colonisons l'avenir" et celui de Martin Hirsch, "les solastalgiques" rejoignent ces idées. Nous organisons donc avec eux le 27 juin de 19h30 à 21 h une conférence à distance, Zoom pour aller plus loin: comprendre ce déni de démocratie; esquisser les contours d'un processus démocratique; fixer les critères d'évaluation d'une politique de lutte contre le réchauffement. Je serais heureux de vous y voir participer. Inscription:
https://lnkd.in/gD4rV9ui.
Cordialement
Pierre Calame</p>Lettre ouverte aux députés et sénateurs: "Face à la crise démocratique et politique, adoptons une nouvelle boussole et engageons d'urgence deux réformes"urn:md5:1db911be6d2d506472bd29bd805e96e02023-05-15T16:27:00+02:002023-05-15T16:27:00+02:00Pierre Calame<p>La réforme des retraites, menée aux forceps, a aggravé la défiance de notre société à l’égard des institutions, symptôme du fossé entre les systèmes conceptuels et institutionnels hérités des siècles passés et ceux dont nous avons besoin aujourd’hui pour faire face aux défis présents et à venir.Seul un sursaut démocratique fondé sur une vision claire et partagée et des perspectives fortes de réforme pour l’incarner permettra de combler ce fossé et de conjurer ces risques. La vision se résume en une phrase : la boussole de la seconde modernité. Deux grandes réformes peuvent incarner ce sursaut : la lutte contre le réchauffement climatique : une grande loi de décentralisation.</p> <p>Mesdames et Messieurs les députés et sénateurs</p>
<p>La réforme des retraites, menée aux forceps, a aggravé la défiance de notre société à l’égard des institutions : la Présidence et le Gouvernement bien sûr mais aussi l’Assemblée nationale et le Conseil Constitutionnel. Dans un contexte de crise de la démocratie représentative, cette défiance représente un risque sérieux pour l’avenir. La Cour des Comptes, dans son dernier rapport, décrit une administration d’État repliée dans la capitale, les métropoles régionales ou des agences nationales, régentant par préfets interposés une société qu’elle comprend de moins en moins, situation typique d’une société coloniale ; elle souligne aussi l’inflation de l’administration locale avec la multiplication des structures pour pallier les tares congénitales de la décentralisation des années quatre vingt, créant un mille feuille administratif d’autant moins lisible pour les citoyens que les relations entre ces structures ont été renvoyées dans l’impensé. Faute d’une révision profonde du système institutionnel, que le président du Sénat lui-même a appelé de ses vœux en début d’année, on voit fleurir, en réaction à une uniformisation devenue stérile, des revendications régionalistes d’autonomie voire d’indépendance. L’éco-anxiété croit dans la jeune génération : constatant, enragée et impuissante, le contraste entre les rapports alarmistes qui se succèdent, les déclarations péremptoires et contradictoires sur l’ampleur des mutations nécessaires et l’inaction, dénoncée même par le Conseil d’État, qui fait qu’en trente ans l’empreinte écologique de la société ne s’est pas réduite, elle ne voit plus que la désobéissance civique voire l’action violente pour susciter un réveil de la société et des pouvoirs.</p>
<p>Autant de symptômes du fossé entre les systèmes conceptuels et institutionnels hérités des siècles passés et ceux dont nous avons besoin aujourd’hui pour faire face aux défis présents et à venir. Ces systèmes ont créé des habitudes et des corps sociaux qui les pérennisent et sont autant d’obstacles à leur nécessaire métamorphose. A moins de se résoudre à une société illibérale, autoritaire, où une petite élite autoproclamée s’estime en mesure de comprendre les enjeux et de faire le bien du peuple, y compris malgré lui, seul un sursaut démocratique fondé sur une vision claire et partagée de cette métamorphose permettra de combler ce fossé et de conjurer ces risques. Pour cela il faut à la fois une vision et des perspectives fortes de réforme pour l’incarner.</p>
<p>La vision se résume en une phrase : la boussole de la seconde modernité. La première modernité, conçue il y a trois siècles, fonde modes de pensée et institutions économiques et politiques qui nous guident aujourd’hui encore. Son efficacité opérationnelle a reposé sur la spécialisation mais a engendré en retour une formidable crise des relations. La seconde modernité met au contraire en son centre la reconstruction des relations : entre l’humanité et la biosphère, entre les personnes, entre les sociétés, entre droits et responsabilités.</p>
<p>Deux grandes réformes peuvent incarner ce sursaut : la lutte contre le réchauffement climatique : une grande loi de décentralisation.</p>
<p>La lutte contre le réchauffement climatique, quoique concernant chacun de nous et engageant l’avenir de façon irréversible, n’a jamais fait l’objet d’un véritable débat démocratique. On s’en est tenu à multiplier les lois et les structures administratives supposées la prendre en charge. La Convention citoyenne pour le climat, en 2019 2020, a démontré la capacité et le désir de citoyens de s’approprier les termes du problème et de réfléchir ensemble aux réponses à apporter, s’ils disposent d’informations et de temps suffisants,. Malheureusement le cadre de réflexion imposé aux participants à la Convention lui a fait manquer sa cible. Aujourd’hui nous avons besoin d’un grand débat démocratique en deux étapes, régionale puis nationale. La pétition déposée sur le site du Sénat, https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1328 ,en précise les termes.</p>
<p>Une grande loi de décentralisation devra acter le rôle central des territoires, c’est à dire des bassins de vie, dans la conduite de la transition vers des sociétés durables. Fondée sur les principes de gouvernance de la seconde modernité, mettant l’accent sur les relations entre échelles de gestion de la société, entre gouvernants et gouvernés, entre acteurs publics et privés, entre politiques, ce qui se traduit par une gouvernance à multi-niveaux, la mise en œuvre du principe de subsidiarité active, la coconstruction du bien public, la diversité des communs et le passage d’une démocratie représentative ponctuelle à une démocratie permanente, cette réforme, qui concilie la double exigence de cohésion et d’autonomie, redonnera à la société le goût de l’initiative et de l’audace.</p>
<p>C’est sur vous, votre lucidité et votre courage que cela repose aujourd’hui.</p>
<p>Je vous prie de croire, Mesdames et Messieurs les députés à ma haute considération.</p>
<p>Pierre Calame</p>
<p>président de Citego, www.citego.org, polytechnicien, essayiste, coordinateur du collectif « osons les territoires », auteur de : « petit traité d’oeconomie » (ECLM 2018), « métamorphose de la responsabilité et contrat social » (ECLM 2020), Manifeste « osons les territoires » (Le Pommier 2022), « petit traité de gouvernance » (ECLM 2023)</p>démocratie et climat, deux faces de la crise de la gouvernanceurn:md5:aab6932ccbf91d5533c026bbb92dfe572023-05-01T11:45:00+02:002023-05-01T11:45:00+02:00Pierre Calame <p>30 avril 2023
Chers amis
Je reviens à vous pour vous informer des développements récents de nos initiatives. Ils sont illustrés par deux tribunes ci-jointes publiées le 28 avril, l'une par La Croix et l'autre par Alternatives économiques. La première est consacrée à la crise de la gouvernance, la seconde à la pétition que nous avons déposée sur le site du Sénat, demandant une loi globale sur la lutte contre le réchauffement climatique, précédée du grand débat démocratique que mérite ce sujet qui concerne très directement nos enfants et petits enfants et n'a jamais eu lieu.
La question climatique, comme j'ai eu l'occasion de le dire à notre conférence du 27 avril à l'Académie du climat, reflète en effet quatre crises de la gouvernance: la crise de la démocratie représentative qui ne parvient pas à associer l'ensemble de la société à une réflexion qui engage son avenir; l'impuissance de l'action politique à réduire notre empreinte écologique à un rythme conforme à nos engagements internationaux; l'incapacité des relations entre États souverains à gérer ce bien commun mondial par excellence qu'est la stabilité climatique; la difficulté à concevoir un "régime de gouvernance" correspondant aux limites planétaires. C'est pourquoi je trouve si important que ces questions sortent de petits cercles militants et trouvent un écho dans les medias: Ouest France, Le Monde, Alternatives économiques, La Croix....
Plus que jamais, votre signature de la pétition à l'adresse https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1328 sera précieuse; c'est une manière simple, même si la signature est un peu laborieuse (munissez vous de votre référence France connect), de dire que la société veut retrouver une maîtrise de son avenir.
Merci d'avance
Pierre Calame</p>Face à la crise de la gouvernance, trois priorités de réforme et de débat démocratique: le climat; la décentralisation; l'éducationurn:md5:2585da901adb7206b5d53e9c10e2c6112023-04-18T22:14:00+02:002023-04-18T22:14:00+02:00Pierre Calame<p>Le cap est à chercher du côté de la boussole de la seconde modernité, qui m’a guidé aussi bien dans le Manifeste « osons les territoires » que dans le « Petit traité de gouvernance ». Je voudrais en évoquer ici trois applications concrètes : le climat, la décentralisation, l’éducation.</p> <p>Chers amis</p>
<p>La réforme des retraites a contribué à approfondir la crise de la gouvernance en France, discréditant au passage la Présidence, le gouvernement, le parlement et, d’une certaine manière, le Conseil Constitutionnel dont l’avis revient à dire que l’interprétation de l’esprit de la Constitution est à la discrétion du pouvoir exécutif.</p>
<p>Plus que jamais nous avons besoin de fixer un cap pour notre société et de renouveler en profondeur notre approche de la gouvernance. Personnellement je n’ai jamais accordé un immense intérêt à l’idée de réforme de la Constitution, s’il s’agit seulement de rebattre les cartes entre Parlement et Exécutif. Le cap est à chercher du côté de la boussole de la seconde modernité, qui m’a guidé aussi bien dans le Manifeste « osons les territoires » que dans le « Petit traité de gouvernance ». Je voudrais en évoquer ici trois applications concrètes : le climat, la décentralisation, l’éducation.</p>
<p>1. Le climat.</p>
<pre>Les gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays n'ont pas voulu ou pas osé organiser de véritable débat démocratique sur la manière dont la société française doit assumer sa responsabilité globale vis-à-vis du dérèglement climatique. Cette absence contribue à vider la démocratie de sa substance et à aggraver la crise climatique. Chaque nouveau rapport du GIEC est l’occasion d’innombrables discours tous plus alarmistes les uns que les autres, des lois sectorielles se succèdent, sans véritable débat public, sans cohérence entre elles, sans réelle mesure d’impact. En 2022 a été sortie du chapeau la « planification écologique » et trois ou quatre administrations y travaillent sans apparemment de concertation entre elles et sans implication de la société.</pre>
<p>En juillet 2020, dans une tribune au titre évocateur publiée dans la Croix, « après la Convention citoyenne sur le climat sauvons la démocratie délibérative », ci-jointe, j’avais rappelé pourquoi le mandat assigné à cette convention citoyenne et la méthode imposée pour le déroulement des débats n’avaient pas permis, malgré le travail remarquable de ses membres, de rechercher des voies réellement nouvelles pour répondre au défi climatique et l’avait conduite à énoncer des centaines d’obligations et d’interdictions dont la somme n’était ni évaluée ni à la hauteur des mutations nécessaires.</p>
<p>Un principe essentiel de gouvernance est d’adopter des dispositifs adaptés au problème à résoudre alors que nous tendons trop souvent à tenter d’enfoncer une vis avec un marteau ou un clou avec un tourne vis. La lutte contre le réchauffement climatique l’illustre parfaitement. John Meynard Keynes disait : « les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d’économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom ». C’est ce qui se passe pour le climat, en refusant de reconnaître que les émissions de gaz à effet de serre doivent être plafonnées et qu’il s’agit donc d’un problème de rationnement. Vous avez peut être noté que dans Le Monde, dans le Soir de Bruxelles la thèse des quotas individuels revient maintenant régulièrement : loin encore de faire l’unanimité elle s’est installée au coeur du débat public ce qui n’est pas rien.</p>
<p>Deux informations importantes à ce sujet :</p>
<p>-nous venons d’obtenir du Sénat la présentation sur son site d’une pétition pour demander une loi globale sur la lutte contre le réchauffement climatique, précédée d’un grand débat démocratique (voir en pièce jointe). Même si les 100 000 signatures nécessaires pour que le Sénat prenne en compte notre pétition sont difficiles à atteindre, il est important que ces signatures soient très nombreuses. Voilà l’adresse internet pour signer : https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1328. Tout ce que vous pourrez faire pour faire connaître la pétition autour de vous et dans vos réseaux sera précieux.
Sur le site www.debatclimat.fr vous trouverez le détail de la manière dont nous souhaiterions organiser le débat démocratique en deux étapes, régionale puis nationale ;</p>
<p>-il reste important de continuer à approfondir nos réflexions collectives sur la manière dont pourraient fonctionner des quotas carbone et faire le lien avec la gouvernance. Pour cela nous organisons en présentiel et en distanciel une séance à l’Académie du climat le 27 avril prochain de 18h 30 à 21h. J’ai la faiblesse de penser que ce sera riche en contenu (et cette fois zoom fonctionnera pour ceux qui participent à distance…). Vous trouverez les informations à : https://comptecarbone.cc/allies/. Merci pour tous ceux quei sont intéressés de s’inscrire par mail à : contact@comptecarbone.cc. Pour ceux qui participeront à distance (merci de s’inscrire dans ce cas aussi) le lien zoom est le suivant :
https://us06web.zoom.us/j/84639075287?pwd=cUx4cFp6bHlPb3FNVjRmK0tNUmptdz09#success</p>
<p>2. La décentralisation</p>
<p>Les partis politiques sont loin encore de reconnaître le rôle majeur des territoires dans la transition mais des voix s’élèvent de toutes parts, y compris au sein de la majorité actuelle, pour dénoncer l’exercice vertical du pouvoir ou, comme le dit joliment un rapport du Sénat, une « addiction au normes », qui impose des solutions uniformes à des réalités très diverses. Le président du Sénat, qui n’a rien d’un boute feu, a appelé lors de ses vœux à une transformation radicale du système de décision. J’ai pris conscience, en réfléchissant aux décennies passées et à ma propre expérience de fonctionnaire de terrain que l’État français, replié après la décentralisation de 1983 dans la capitale, dans les métropoles régionales et dans des agences d’État tout en gardant les principaux leviers fiscaux et réglementaires de l’action publique, agissait de plus en plus en Etat colonial, régentant une société qu’il comprend de moins en moins.</p>
<p>Nous devons nous préparer à une nouvelle étape, décisive de décentralisation, fondée sur les principes de la gouvernance à multi-niveaux. Elle s’impose aussi bien pour la conduite de la transition que pour décoloniser la France et libérer les forces créatrices qui se manifestent dans tout le pays et se heurtent à des murs bureaucratiques. L’idée de « droit à l’expérimentation », sorte de concession faite du bout des lèvres à une société trop active, me fait hurler.</p>
<p>3. L’éducation</p>
<p>C’était une des priorités du « Conseil national de refondation », lancé à grand son de trompe par le Président et disparu des écrans aussi vite. Le discours d’Emmanuel Macron lundi dernier a réaffirmé l’importance accordée à l’éducation mais une fois encore en annonçant une série de réformettes sans rapport avec l’ambition affichée de refaire du système éducatif français un des meilleurs d’Europe (comme vous le savez, la France a aujourd’hui la douteuse particularité de combiner un discours sur l’éducation qui ne parle que d’égalité pour aboutir à l’un des systèmes les plus inégalitaires des membres de l’OCDE ).</p>
<p>Le collectif informel « osons les territoires », a décidé d’apporter sa pierre à la réflexion pour « repenser la sphère de l’éducation et de la formation à partir des territoires ». J’ai déjà eu l’occasion de vous en parler. D’ores et déjà nous avons mis en gerbe de nombreuses réflexions et contributions. Vous retrouverez l’appel de départ et un grand nombre de documents balisant déjà le travail collectif à : https://www.citego.org/bdf_dossier-916_fr.html</p>
<p>Toutes vos contributions seront les bienvenues. Sans anticiper sur les conclusions, il est d’ores et déjà évident qu’un grand mouvement de décentralisation va là aussi s’imposer. Notre « Ecole de la République » est inséparable de la conception traditionnelle de l’État et de la boussole de la première modernité. Sa structuration même et la centralisation de son organisation en font un cas à part comparé aux systèmes de nos voisins. C’est la parfaite illustration de ce que j’ai raconté à propos de la gouvernance dans le Petit traité ; les modes de gouvernance se perpétuent souvent quand les défis qui leur ont donné naissance ont disparu depuis longtemps car se sont créés des idéologies et des corps sociaux qui se perpétuent eux-mêmes et prennent pour des évidences intemporelles ce qui a été une construction historique. C’est ce travail de déconstruction-reconstruction auquel il faut aujourd’hui procéder pour le système éducatif. Ca ne va pas être une partie de plaisir ! Mais c’est indispensable…</p>
<p>Bref, du pain sur la planche.
Amitiés à tous et merci d’avance de tout ce que vous faites pour faire avancer les idées et les réformes.</p>
<p>Pierre Calame</p>Petit traité de gouvernanceurn:md5:07bea0b8b4660cbb68fd6651eb9ed51e2023-03-20T15:49:00+01:002023-03-20T15:49:00+01:00Pierre Calame<p>La situation actuelle appelle cette fois une réforme d’ensemble des institutions. Mais, d’après ce que je peux observer, le risque est grand que faute de recul on propose des réformes issues d’un cadre de pensée obsolète.
A nous collectivement de l’éviter.</p> <p>Chers amis</p>
<p>Haut fonctionnaire pendant vingt ans, de 1968 à 1988, au Ministère de l’Equipement, puis dirigeant d’une fondation à vocation internationale, la FPH, pendant près de trente ans et à ce titre attentif aux défis des sociétés aux quatre coins du monde, je suis arrivé à la conviction que le système de pensée et le système institutionnel hérités des siècles passés pour la gestion publique ne correspondaient plus aux défis des sociétés au vingt et unième siècle.</p>
<p>Pour inventer de nouvelles réponses il faut sortir des fausses évidences et, pour cela, repartir d’un concept rendant compte de la gestion des sociétés d’une culture à l’autre et d’une époque à l’autre . J’ai retenu, à partir du livre « l’État au coeur », publié en 1997, le concept de gouvernance. Il me paraît parfaitement approprié, une fois affranchi des connotations néolibérales dont les institutions internationales l’avaient affublé avec les « recettes de bonne gouvernance » dont ils s’étaient faits, à cette époque, les propagandistes dans le monde entier.</p>
<p>Dans les décennies qui ont suivi j’ai approfondi ma réflexion. A l’issue de l’Assemblée mondiale de citoyens de 2001 « la révolution de la gouvernance » s’est révélée l’un des quatre défis communs de l’humanité pour le vingt et unième siècle. Plusieurs livres ont balisé cet itinéraire. Le travail mené en 2022 dans le cadre du collectif « Osons les territoires » a offert un cadre conceptuel d’ensemble : la gouvernance inaugurée en Europe puis étendue dans le monde depuis le dix septième siècle est l’expression dans la gestion publique de ce que nous avons appelé la « boussole de la première modernité », une démarche appliquée à tous les domaines de l’activité humaine et qui a cherché l’efficacité opérationnelle par la spécialisation. Cette boussole a abouti au bout de deux siècles à une crise générale des relations, entre humanité et biosphère, entre personnes, entre sociétés. Répondre à ces crises constitue la « boussole de la seconde modernité ».</p>
<p>Ce mûrissement progressif m’a donné envie d’en faire une brève synthèse. C’est l’objet du « petit traité de gouvernance », publié par les Editions Charles Léopold Mayer, ECLM, en librairie depuis le début du mois de mars.</p>
<p>Le texte comporte trois parties :
1. Une gouvernance issue de la première modernité, où je décris à grands traits les caractéristiques de l’État et de la démocratie représentative, leur crise et les tentatives avortées de les réformer ;
2. La gouvernance au XXI siècle, expression de la seconde modernité, où je présente les principes généraux de gouvernance qui peuvent nous guider pour en conduire la révolution ;
3. Les quatre échelles de gouvernance où j’applique ces principes généraux aux territoires, à l’échelle nationale, à l’Union Européenne, à la planète.</p>
<p>Avec ceux que cela intéresse nous pourrions ouvrir un espace de débat permettant de confronter réactions et propositions. Ecrit pendant l’été 2022, le petit livre ne pouvait évidemment pas anticiper la crise politique née de la réforme des retraites mais celle ci démontre l’urgence, en France, de cette révolution de la gouvernance. Dans le Manifeste « Osons les territoires ! », publié en septembre 2022 par les Editions du Pommier, nous avons déjà énoncé un certain nombre de propositions pour une nouvelle étape de décentralisation. La situation actuelle appelle cette fois une réforme d’ensemble des institutions. Mais, d’après ce que je peux observer, le risque est grand que faute de recul on propose des réformes issues d’un cadre de pensée obsolète.
A nous collectivement de l’éviter.</p>
<p>Bien cordialement</p>
<p>Pierre Calame</p>L'heure est venue d'un grand débat national sur la lutte contre le réchauffement climatiqueurn:md5:f5e0040d4afc25175ab43669f979bb8c2023-01-13T22:54:00+01:002023-01-13T22:54:00+01:00Pierre Calame <p>Réchauffement climatique : un grand débat national s’impose
Face au réchauffement climatique, Pierre Calame plaide pour un grand débat national qui permettrait
de remettre de la cohérence et de la lisibilité dans un ensemble de mesures qui semblent aujourd’hui
souvent contradictoires ou confuses.
Ouest-France Pierre CALAME (*). Publié le 12/01/2023 à 10h20</p>
<p>Emmanuel Macron a estomaqué tout le monde en parlant, lors de ses vœux à la nation, du caractère
imprévisible de l’évolution du climat. Cette embardée, en contradiction avec les propos tenus six mois
auparavant, en dit long sur l’absence de projet et de perspective. Le principal défi du siècle est réduit à
l’addition de postures. Le « en même temps » devient le droit de dire tout et son contraire.
Au-delà du Président, c’est le reflet d’une réalité plus profonde : jamais la question vitale de la lutte
contre le réchauffement climatique et de la responsabilité de la société à son égard n’a fait l’objet d’un
véritable débat national.
On ne cesse pourtant d’en parler. Chaque Conférence des parties, chaque évènement météorologique
extrême, chaque rapport du GIEC suscite un déluge d’articles et de prises de position mais la Stratégie
nationale bas carbone a été adoptée en 2015, sans véritable débat public, fixant à l’État des obligations
de résultat qu’il s’est empressé de ne pas respecter. La Convention citoyenne pour le climat, CCC, en
2019 et 2020 a, par ses erreurs méthodologiques, conduit ses membres à égrener une litanie de
recommandations sectorielles dont l’impact n’était pas évalué.
Les gouvernants naviguent sans boussole. Le Président annonce que son quinquennat sera écologiste et
proclame la fin de l’abondance quand la Première Ministre précise qu’il ne faut pas demander de
sacrifices aux Français ; elle-même prévient de la nécessité de changements radicaux mais on les
cherche vainement dans les mesures qu’elle préconise ; face à l’augmentation du prix de l’énergie
fossile, le bouclier tarifaire aura coûté « un pèze de dingue » pour quelques mois en même temps que
l’augmentation de ce prix continue à constituer le catéchisme de la lutte contre le réchauffement
climatique. Chaque parti politique y va de ses propositions parcellaires mais aucun dirigeant politique
ne semble croire en la capacité des citoyens de débattre en profondeur des questions qui engagent leur
avenir, celui de leurs enfants et petits enfants, donc... Croire à la démocratie.
Convergences
Le moment de ce grand débat public est sans doute venu du fait de la convergence de plusieurs éléments
nouveaux. Le réchauffement climatique est devenu pour les Français une réalité tangible. La guerre en
Ukraine nous a montré concrètement ce que signifiait notre dépendance aux énergies fossiles importées.
La COP27 a énoncé le principe du dédommagement des pays pauvres du fait de l’empreinte écologique
des pays riches. La nouvelle politique protectionniste américaine montre que la réduction des émissions
sur notre sol grâce à des normes strictes ou un prix élevé de l’énergie fossile risque d’aboutir à une
désindustrialisation totale de l’Europe. Le projet européen de taxation aux frontières fait que l’acier turc
sera taxé mais pas une voiture construite au Maroc avec de l’acier turc. La décision de l’UE d’imposer
une traçabilité de l’empreinte écologique des batteries conforte l’idée que l’on n’échappe pas à la
traçabilité des émissions de gaz à effet de serre tout le long des filières. Tout converge pour montrer
que l’action politique doit porter sur la réduction de notre empreinte écologique totale, où que se
produisent les émissions dans des filières économiques résolument mondiales.
L’émission de prospective de BFMTV le 14 novembre dernier montre que le plafonnement décroissant
des émissions, avec des quotas carbone individuels, rebaptisés « permis carbone », devient
progressivement une évidence pour l’opinion publique après trente ans de procrastinations.
Mais en démocratie, seul un grand débat public permettra de clarifier les enjeux et de débattre des
alternatives possibles. Pour être à la hauteur, il doit réunir trois conditions :
- une convention citoyenne dont le mandat serait : « quelles politiques adopter pour que l’empreinte
écologique de la société française soit divisée par cinq d’ici 2050 et quelle obligation de résultat doit
être annuellement fixée au gouvernement pour y parvenir ? » ;
- un engagement des partis politiques à susciter un grand débat public sur ces bases, à y apporter leurs
propres réponses et à choisir la forme politique à donner aux conclusions, loi ou référendum ;
- un consortium de médias et de centres de réflexion appuyant l’idée de ce débat national et s’engageant
à nourrir la réflexion citoyenne durant toute l’année 2023.
Nul doute qu’au moment où les limites du Nouveau pacte vert européen apparaissent au grand jour, à
propos de la taxe carbone aux frontières, un grand débat national en France ferait vite tache d’huile chez
nos voisins. Reprendre démocratiquement notre avenir en mains, c’est le vœu de la nouvelle année.</p>
<p>(*) Pierre Calame, polytechnicien, ancien haut-fonctionnaire du ministère de l’Équipement,
Organisateur en 2021 des Assises du climat, www.assisesduclimat.fr. Auteur de « Petit traité
d’oeconomie » (ECLM 2018), et de « Métamorphoses de la responsabilité et contrat social » (ECLM
2020).</p>Dans le prolongement de "Osons les territoires!" un collectif s'organise sur la réforme de la sphère de l'éducation et de la formationurn:md5:697c5485060cdcbe6227ab02fe9a633c2022-12-05T15:29:00+01:002022-12-05T15:29:00+01:00Pierre Calame <p>Le Manifeste "Osons les territoires!", publié par les Editions du Pommier (3,5 euros), résume le travail mené par le collectif eponyme pour porter des propositions à l'occasion des échéances électorales de 2022. Il défend l'idée d'une "boussole de la seconde modernité", visant à reconstruire les relations dans tous les domaines et le rôle éminent que sont appelés à y jouer les territoires, qu'il s'agisse du climat, de l'éducation, de la santé, du vieillissement de la population ou de la cohésion sociale. Autant de thèmes qui vont être abordés à l'occasion du Conseil national de refondation. Un noyau dur du collectif, dont je fais partie, a donc pensé utile de montrer concrètement l'apport possible des territoires dans tous ces sujets. Il a décidé de se focaliser sur la "sphère de l'éducation et de la formation". La tendance actuelle du gouvernement est de se focaliser sur la réforme de l'école, conçue nationalement, pour inviter ensuite les territoires à en être de simples points d'application. Nous pensons au contraire, ce que reflète la formule un peu ampoulée que nous avons décidé d'utiliser, "la sphère de l'éducation et de la formation", qu'il faut penser comme un tout les conditions dans lesquelles personnes et sociétés acquièrent la capacité à comprendre et à agir, individuellement et plus encore collectivement, face aux grands défis de notre temps. Et c'est bien à l'échelle des territoires que cette appproche globale peut se concevoir. C'est le sens de l'appel ci-dessous:</p>
<p>__"Appel à repenser la sphère de l’éducation et de la formation en partant des territoires.</p>
<p>Nos sociétés vont devoir faire face à des défis immenses et inédits : l'interdépendance entre les sociétés au niveau mondial, le réchauffement climatique, le vieillissement de la population, le renouvellement du modèle économique, pour ne citer que quelques uns. Pour relever ces défis nous devons nous doter d'une capacité collective à les comprendre et à les affronter. On entend par « capacité collective » d'une part la combinaison des compétences individuelles, d'autre part les capacités à coopérer.</p>
<p>Le fossé entre l'accumulation des connaissances et techniques et notre capacité à faire face aux défis communs illustre la crise des modalités d'acquisition et de transmission des savoirs, savoir être et savoir faire, ce que l’on pourrait qualifier de sphère de l’éducation et de la formation, qui englobe les institutions formelles de transmission des connaissances, depuis l'enfance et tout au long de la vie, et, plus largement, tous les processus d'acquisition de compétences, tous les processus de transmission des valeurs et des savoir faire que met en oeuvre la société.</p>
<p>Nos crises, comme le souligne le Manifeste « Osons les territoires ! » sont des crises multiformes des relations, y compris, pour chacun d’entre nous, les relations entre émotion et raison, réflexion et action. Nous devons, pour y faire face, nous laisser guider par la boussole de la seconde modernité qui inspire la création ou recréation des relations dans tous les domaines.</p>
<p>Relever les défis implique l’invention ou l’acquisition des compétences individuelles et collectives, des savoir faire et savoir être nécessaires pour les comprendre, assumer nos responsabilités à leur égard et agir ensemble pour y répondre. Invention ou acquisition qui se situent à différents horizons : depuis la nécessité de former rapidement des professionnels capables de comprendre et relever les défis jusqu’à la formation des générations futures, de la petite enfance au grand âge.</p>
<p>Une juxtaposition de réformes des différentes composantes de la sphère de l’éducation et de la formation ne suffit pas. C’est d’une approche intégrée de sa transformation dont nous avons besoin.</p>
<p>Le territoire, bassin de vie ou d'emploi, espace où se déroule l'essentiel de la vie de la société et écosystème d'acteurs susceptibles de coopérer entre eux, est le niveau privilégié pour concevoir et transformer de façon intégrée l'ensemble de la sphère de l’éducation et de la formation car c'est un espace privilégié reconstruction des relations, d’exercice des responsabilités mutuelles des acteurs les uns vis à vis des autres, d’association des savoirs, savoir faire et savoir être, de prise en compte des besoins à court et long terme de la société.</p>
<p>Chaque territoire est traversé par des défis mondiaux qui sont tous « glocaux », c'est à dire à la fois mondiaux et locaux. C’ est aussi un espace privilégié pour la compréhension systémique de la société, pour l'apprentissage et le déploiement de la coopération, pour l’association de la pensée et de l'action. On peut même dire qu’une « ville intelligente » est avant tout une ville qui rend ses citoyens intelligents parce qu’elle leur offre mille occasions de développer une compréhension collective des enjeux et de s’en saisir ensemble, faisant du territoire une occasion permanente d'apprentissages formels et informels tout au long de la vie comme cherche à le promouvoir l’UNESCO avec le réseau des villes apprenantes.</p>
<p>Forts de ce constat, nous pensons qu'il faut aborder la transformation de la sphère de l’éducation et de la formation non par une démarche descendante par laquelle l'Etat définirait un ensemble de réformes, à charge pour les territoires de les mettre en œuvre mais, au contraire, par une démarche ascendante, en application du principe de subsidiarité active : chaque territoire construit sa propre compréhension de la sphère actuelle, définit ce qu’elle devrait devenir pour répondre aux exigences que l'on vient de décrire et esquisse une stratégie de transformation, y compris en interpellant les niveaux national et européen lorsque les blocages se situent à ce niveau. Puis on dégagera à partir de la confrontation de différentes expériences territoriales les principes qui pourraient s'appliquer à tous.</p>
<p>Nous appelons territoires, entreprises, institutions et professionnels de l’éducation et de formation, réseaux de collectivités, d’universités et de la société civile, syndicats patronaux et de salariés à se joindre au collectif « Osons les territoires ! » pour porter cette ambition et des propositions concrètes de réforme à l’occasion des travaux du Conseil national de refondation.</p>
<p>Le collectif « Osons les territoires ! ». Novembre 2022"
__</p>
<p>Serons nous capables de faire oeuvre utile sur un sujet souvent monopolisé par des spécialistes? tout dépendra de l'écho que va rencontrer notre démarche, pour structurer un vrai travail collectif, réunir des compétences complémentaires, mobiliser des collectivités territoriales, des institutions académiques, des formateurs, des entreprises, des réseaux de la société civile, confronter les expériences les plus novatrices d'où qu'elles viennent. Merci à ceux qui seraient intéressés à participer à la démarche de me le préciser en réponse à ce billet blog. Grâce à Ar Nevez (ar-nevez.org) nous aurons le 13 décembre prochain une première occasion d'échange entre différents types d'institutions bretonnes, centrée sur les compétences nécessaires dans un territoire pour relever conjointement les défis de l'eau, de l'énergie et du climat; ce sera un test de l'intérêt des acteurs régionaux pour une réflexion renouvelée sur l'acquisition des compétences nécessaires; En fonction de vos retours et des résultats de ce premier test, je m'engage bien sûr à dire rapidement aux personnes qui auront manifesté leur intérêt si nous décidons d'aller de l'avant en fixant ensemble une feuille de route ou si les conditions ne sont pas réunies pour le faire.</p>
<p>Dans l'attente</p>
<p>Bien cordialement</p>
<p>Pierre Calame</p>A problème radical, solution radicale. Un débat sur l’avenir de nos sociétés et la lutte contre le réchauffement climatique s’imposeurn:md5:f63f3fa048552857ed6bf3a23f7fbc312022-09-28T11:29:00+02:002022-09-28T11:29:00+02:00Pierre Calame<p>Deux objections reviennent régulièrement : c’est une « solution radicale » qui effraie, beaucoup préférant rester dans le confort du prêt à penser ; c’est une « usine à gaz » , on ne sait pas exactement comment ça fonctionnera. Voici la réponse proposée à chacun des deux.</p> <p>A problème radical, solution radicale
Un débat sur l’avenir de nos sociétés et la lutte contre le réchauffement climatique s’impose</p>
<p>Trois circonstances, indépendantes l’une de l'autre, créent une opportunité unique d’ engager un débat public sur les réformes à entreprendre : le dérèglement climatique, avec canicules, sécheresses et inondations, a accéléré la prise de conscience de la nécessité d’agir fort et vite ; la guerre en Ukraine impose l’idée de rationnement de l’énergie fossile, plus seulement pour protéger le climat mais pour faire face à la réduction de l’offre ; en France, l’ouverture de la nouvelle législature et le lancement du Conseil national de la refondation incitent à renouveler l’action politique.</p>
<p>Avec les alliés, de plus en plus nombreux de « compte carbone », https://comptecarbone.cc/, nous sommes arrivés à la conviction que seule l’allocation à tous d’un quota égal d’émissions annuelles de gaz à effet de serre répondait au défi climatique. Reste à trouver une stratégie robuste pour en populariser l’idée sur la scène publique. Et, pour cela, bien comprendre ce qui s’y oppose.</p>
<pre>Deux objections reviennent régulièrement : c’est une « solution radicale » qui effraie, beaucoup préférant rester dans le confort du prêt à penser ; c’est une « usine à gaz » , on ne sait pas exactement comment ça fonctionnera. Voici la réponse proposée à chacun des deux.</pre>
<p>Ce n’est pas la solution qui est radicale c’est le problème lui-même ! Car, depuis deux siècles, nous sommes devenus totalement dépendants de l’énergie fossile et de modes de production industriels. On parlait au début du vingtième siècle de la « fée électricité » et, depuis, les fées se sont multipliées ou plutôt les esclaves machines qui nous éclairent, nous nourrissent, nous chauffent, nous apportent au salon tous le spectacles du monde. Certains ont estimé, par analogie avec l’énergie que peut mobiliser un être humain, que notre mode de vie actuel représentait l’équivalent de 200 esclaves travaillant pour chacun de nous 24h sur 24. Dans ces conditions, oui, diviser par plus de cinq nos émissions en moins de trente ans représente une rupture radicale, appelle l’invention d’une nouvelle société, d’un nouveau mode de vie, de nouvelles technologies. C’est nier la radicalité de ce changement qui est absurde, pas d’accuser les réponses d’être radicales !</p>
<p>Pour conduire ce changement radical il faut comprendre la source même de la situation actuelle. Elle n’est ni limitée à la question climatique, ni imputable, comme on l’entend souvent dire, « au capitalisme », ni réduite à la sur consommation des riches des pays riches. C’est tout le système intellectuel et institutionnel de ce que l’on appelle couramment « la modernité » qui est en cause, système que je préfère appeler « la première modernité » car on y répondra en allant en avant, pas en rétropédalant. Une modernité qui a fondé son efficacité opérationnelle sur la division du travail et la spécialisation. La coupure entre humanité et biosphère, dont le réchauffement climatique est l’expression la plus spectaculaire, n’en est qu’une des manifestations. Division et spécialisation se retrouvent dans les sciences, l’éducation, le rapport entre réflexion et action, la gouvernance. L’efficacité a été au rendez vous mais s’est accompagnée d’une crise générale des relations que l’on retrouve dans les rapports interpersonnels, dans la destruction de la biosphère, dans les relations entre sociétés .</p>
<p>Opérer un changement radical passe donc par une révolution intellectuelle et institutionnelle, l’adoption d’une « boussole de la seconde modernité » fondée sur la reconstruction de la relation dans tous les domaines et sur l’arrivée au premier plan d’acteurs considérés jusqu’à présent comme secondaires, les territoires et les filières mondiales de production, qui sont des espaces naturels de construction des relations. C’est cette boussole de la seconde modernité qu’il faut mettre en débat et traduire en réformes dans le domaine de la gouvernance, de l’économie, de l’éthique et du droit, de l’éducation et de la recherche scientifique. Et, pour cela, montrer que les évidences que nous croyons intemporelles sont en réalité des croyances héritées du passé et forgées en réponse à des défis qui ne sont plus les nôtres : une économie fondée sur une logique de croissance infinie ; une gouvernance privilégiant des Etats souverains ; une éthique et un système juridique reposant de façon quasi exclusive sur les droits individuels.</p>
<p>En adoptant cette nouvelle boussole comme nous le faisons avec le Manifeste « osons les territoires » (publié par les Editions du Pommier, disponible dans toutes les librairies, 3,5 euros), on fait de la lutte contre le réchauffement climatique l’illustration de la révolution copernicienne que nous devons conduire pour mettre les relations au centre de notre pensée et de nos institutions.</p>
<p>Deuxième objection au compte carbone : c’est une usine à gaz et on ne voit pas bien comment ça fonctionnerait. Il faut aujourd’hui rompre un cercle vicieux : comme ce n’est pas sur la scène publique il n’est pas possible de mobiliser moyens, talents et expériences pour préciser son mode de fonctionnement, mais comme celui-ci n’est pas précisé on ne peut le mettre sur la scène publique.</p>
<pre>Les anglo-saxons y répondent par une formule frappante : « when there is the will there is the way » ; autrement dit, quand on a la volonté d’aboutir on en trouve les moyens. C’est bien cette volonté qu’il faut construire : parce que le système des quotas est au bout du compte la seule solution efficace et juste il faut maintenant en préciser collectivement la mise en œuvre. Les alliés du compte carbone, depuis deux ans, ont proposé de nombreuses réponses concrètes. Il faut aller plus loin et de façon encore plus collective en impliquant les pouvoirs publics. Les réponses seront d’autant plus faciles à mettre au point qu’on peut s’adosser à des réflexions et des technologies développées à d’autres fins.</pre>
<p>Trois exemples :</p>
<p>-si on reconnaît que l’énergie fossile est une monnaie à part entière on peut transposer aux quotas l’ensemble des méthodes développées pour la monnaie classique, en particulier pour financer les investissements ;</p>
<p>-les recherches actuellement en cours en Europe sur la mise en place d’un « euro numérique » bénéficient de gros moyens ; elles nous aideront à répondre à la question de la faisabilité technique de la monnaie carbone et à lever les inquiétudes sur la surveillance des consommateurs ;</p>
<p>-enfin les blockchains, avec les protocoles économes en énergie (un article de Jean Paul Delahaye dans le Monde du 24 septembre rappelle que l’on peut, par rapport au bitcoin, diviser par mille la consommation énergétique des block chains), répondent à l’enjeu de traçabilité des échanges et des émissions de gaz à effet de serre tout le long des filières de production.</p>
<p>Pour faire émerger ces questions sur la place publique, il ne faut pas attaquer bille en tête avec les quotas mais en montrer l’évidence, à l’issue d’un raisonnement imparable et compréhensible par tous. Ce raisonnement part de la nécessité d’assumer, enfin, notre part de responsabilité dans le réchauffement climatique en nous fixant une obligation annuelle de résultat permettant de diviser par quatre notre empreinte climatique d’ici 2050 comme nous en avons pris l’engagement international, ce qui représente une réduction de 6 % par an tout le long de la période. Imparable. Comme je l’expose dans la tribune ci-jointe publiée par Le Monde le 12 octobre, le moment est particulièrement opportun pour enfin parler de rationnement, le terme étant déjà sur toutes les lèvres.</p>
<p>Ensuite il faut définir les autres critères qui s’imposent à toute politique sérieuse. Ils sont au nombre de quatre : faire porter cette obligation de résultat sur la totalité des émissions liées à notre mode de vie ; respecter un impératif de justice sociale ; disposer d’un mécanisme global entraînant la mobilisation de tous les acteurs au service de cette obligation de résultat ; respecter le principe de moindre contrainte selon lequel il faut que la poursuite du bien commun limite aussi peu que possible la liberté de choix des individus. C'est la trame des débats publics à conduire ; ce serait la trame d’un éventuel referendum citoyen point d’orgue de ces débats. Si d’autres solutions que celle des quotas négociables satisfont à ces conditions, tant mieux, qu’on les mette sur la table et qu’on les compare : nous ne sommes pas des dogmatiques des quotas, nous voulons seulement que la France s’engage dans une voie sérieuse et conforme à ces critères.</p>
<p>Pour poursuivre ces échanges, nous organisons une nouvelle réunion de l’alliance « compte carbone » le jeudi 1er décembre de 18h à 22 heures à l’Académie du climat (inscription pour salle ou visio : www.comptecarbone.cc/alliés). Venez nombreux ou envoyez nous vos réflexions, toutes sont les bienvenues pour permettre de progresser.</p>
<p>Bien cordialement
Pierre Calame</p>Rationnement, compte carbone : après midi de débat samedi 17 septembre 14h-18h Académie du climaturn:md5:c8f94e227380088b7594baa86dadce4e2022-09-05T09:07:00+02:002022-09-05T09:07:00+02:00Pierre Calame <p>Publication le 29 août dans Ouest France d’une tribune collective, ci dessous, préparée depuis ce printemps, sortie en librairie cette semaine du Manifeste collectif « osons les territoires » édité par Le Pommier, publication en attente d’une tribune dans le Monde sur la fin de l’abondance pour tous, chronique de Dominique Méda du 3 septembre dans le Monde "ne serait-il pas plus mobilisateur d'annoncer l'ère d'une nouvelle abondance": le rationnement des émissions de gaz à effet de serre et les conditions de sa mise en œuvre dans le respect de la justice sociale sont, en cette rentrée, très présents dans l’espace public. Il faut dire que ceux qui, depuis des décennies, refusent de reconnaître la nécessité, pour protéger le climat, d’un rationnement de la demande se trouvent maintenant confrontés, avec la guerre en Ukraine, à un rationnement de l’offre !</p>
<p>Le contexte n’a jamais été aussi propice pour confronter nos idées et propositions sur la mise à l’ordre du jour politique de cette question. C'est pourquoi nous organisons le samedi 17 septembre 14h-18h, dans la grande salle de l’Académie du climat à Paris, une après midi d'échange où interviendront notamment Dominique Méda, Timothée Parrique, auteur de l’« économie politique de la décroissance » et moi. Vous y êtes les très bienvenus. Merci de s’inscrire sur le site www.ratio-climat.fr.</p>
<p>Au 17 pour ceux qui le peuvent.</p>
<p>Bien cordialement</p>
<p>Pierre Calame.</p>
<p>Tribune parue dans Ouest France le 29/08 à 07h30 : « Appel au rationnement de l’énergie fossile »</p>
<p>Le dernier rapport du GIEC avait paru en mars, avant même que ne reviennent les hirondelles. Annonce-t-il pour autant le printemps ? Rien n’est moins sûr. Il répète qu’il faut agir et agir vite et fort, immédiatement car dans trois ans il sera trop tard. Mais comment le faire ? Trente ans qu’on tourne autour du pot, qu’on décrit de belles stratégies qui ne se réalisent jamais, qu’on s’engage la main sur le cœur sur des objectifs suffisamment lointains pour que personne ne soit responsable de leur non-respect, qu’on prend prétexte de l’inaction des autres pour justifier la nôtre.</p>
<p>Poser dans les trois ans à venir des actes décisifs. Chiche.</p>
<p>La question est très simple : notre responsabilité découle des émissions de gaz à effet de serre associées à notre mode de vie, à nos consommations, que ces émissions se produisent ou non sur notre territoire français et européen. Plus de 40 % d’entre elles sont aujourd’hui émises hors d’Europe. Pour respecter nos engagements internationaux (qui ne sont que l’image de notre responsabilité à l’égard de la planète et des générations futures) nous devons réduire d’ici à 2050 ces émissions de 6 % par an et nous y mettre dès l’an prochain. Le roi est nu. Le reste est de la littérature.</p>
<p>Cette exigence d’un plafond d’émissions a un nom : le rationnement. Imposons-nous ce rationnement par référendum. Notre démarche fera rapidement tache d’huile en Europe et dans le monde entier, tout simplement parce qu’au lieu d’incriminer les Chinois, les Saoudiens, les Indiens ou les Japonais pour leurs émissions de gaz à effet de serre découlant de ce qu’ils produisent pour nous, nous assumons pleinement nos responsabilités et nous demandons aux autres de faire de même.</p>
<p>Qui dit rationnement dit répartition de la rareté. Celle-ci doit être juste. Répartissons équitablement l’effort entre les citoyens en leur allouant à chacun le même quota d’émissions ; et que les plus frugaux tirent bénéfice de leurs efforts en vendant, à un prix de plus en plus élevé au fur et à mesure que les quotas se réduiront, leurs excédents à ceux qui choisiront de s’exonérer de ces efforts.</p>
<p>Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde disait Archimède. Le voilà ce levier, aux mains du véritable patron, le citoyen et le consommateur. Car les producteurs devront chaque année apurer leur compte carbone, en ayant imputé à leurs clients autant d’unités de carbone qu’il leur en a fallu pour élaborer leurs produits. Le gaz à effet de serre devient une monnaie à part entière, allouée chaque année en quantité finie comme au Monopoly. Plus besoin d’une taxe carbone aux frontières, dont la compatibilité avec les règles de l’OMC est douteuse et qui n’a pas pour objectif de réduire sérieusement les émissions ; mais à la place, obligeons la traçabilité des émissions de chaque filière, comme on le fait pour la TVA.</p>
<p>Nouveaux élus, la parole est à vous. Êtes-vous prêts à organiser ce rationnement et à le soumettre à référendum ? Ou attendez-vous pour agir de façon responsable que le énième rapport du GIEC nous dise que c’est trop tard ?</p>
<p>Dès maintenant débattons lors du symposium du rationnement le 17 septembre, inscriptions sur www.ratio-climat.fr et réservons à notre libraire le manifeste de Pierre Calame osons les territoires paru le 26 août, éditions du Pommier, 4 €.</p>
<p>(*) Signataires : Pierre Calame, Armel Prieur, Jacques Bregeon (Ar Nevez), Dominique Billy, Francine Depras, Kristina Hakala, Jean-Yves Pineau, Patrick Viveret, Richard Petris, Robert Jestin, Corinne Lepage, Jean-Michel Servet (IHEID Genève), Magalie Viallon, Pierre Caro, Denis Bonnelle, Hervé Chaygneaud-Dupuy, Anne Laroutis, Philippe Vachette, Michel Cucchi (directeur d’hôpital), François Brun, Alain Duez, Laurent Roché-Saucier (consultant), Yves Ardourel (cofondateur de l’association FReDD), Gérard Blanc, Françoise Astier, Frédéric Dohet, Richard Herbach, Laurent Zibell, François Bernard (trésorier e-graine), Annabelle Brunet, François Ledoux, Yannick Derrien, Xavier Guyon, Valérie Cohen, Hervé Cellard, Bernard Fortier, Evelyne Perrin (économiste, présidente de Stop Précarité), Philippe Marelle, Muriel Raulic (citoyenne de la CCC), Patrick Lusson, Jean Pascal Derumier.</p>"Osons les territoires!": un manifeste publié fin août par les éditions du Pommierurn:md5:c3d55c4219fd87579f688dcf41c859dd2022-08-17T16:45:00+02:002022-08-17T16:45:00+02:00Pierre Calame <p>Au moi de Mai dernier, j'avais partagé avec vous le cahier de propositions rédigé par une vingtaine d'alliés de la Fabrique des transitions et intitulé "sauvons la démocratie, sauvons le climat, osons les territoires" <a href="http://blog.pierre-calame.fr/post/2022/08/osons les territoires">https://www.fabriquedestransitions.net/bdf_document-2289_fr.html</a>. Dans mon billet je vous disais notre conviction qu'Emmanuel Macron n'obtiendrait pas de majorité au Parlement et qu'il faudrait qu'émerge une coalition autour de quelques idées force qui ne pourraient venir de simples compromis entre des programmes électoraux se signalant tous par leur faiblesse.</p>
<p>Nous y voilà. Pas de majorité présidentielle au Parlement mais, pour l'instant, pas non plus de coalition autour de quelques idées force, des arrangements au jour le jour.</p>
<p>Les éditions du Pommier, filiale du groupe d'édition Humensis (Belin and co), nous ont proposé de publier dans leur collection Manifestes, un résumé de notre cahier de propositions, ce que nous avons accepté avec grand plaisir, désireux de partager le plus largement possible nos réflexions collectives. Ce Manifeste, "osons les territoires", sort en librairie à la fin du mois d'Août, au prix de 3,5 euros. Il est déjà en prévente à l'adresse suivante: https://www.editions-lepommier.fr/osons-les-territoires#anchor1</p>
<p>Voici comment l'éditeur présente l'ouvrage, qui s'inscrit dans la droite ligne de la Charte fondatrice de la Fabrique des transitions:</p>
<p>''Selon Albert Einstein, « nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés ». Pour le collectif « Osons les territoires », là est la clé : c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre sociétés, humains et biosphère, qu’il convient de transformer.</p>
<p>Dans notre modernité, l’efficacité opérationnelle, la spécialisation et la séparation en sont venus à produire des effets délétères. Aux origines des crises contemporaines ? Une crise plus ancienne et profonde : celle des relations. Mais comment refonder une modernité qui proposerait au contraire de tisser des liens ? Quelles doctrines, quels acteurs former pour inventer une nouvelle éthique et une nouvelle gouvernance ?</p>
<p>Dans ce manifeste, le collectif a décidé de relever le gant en proposant une boussole et des réformes à engager d’urgence. Et c’est parce que les territoires sont l’espace par excellence des relations qu’ils sont ici au cœur de sa réflexion.
''</p>
<p>J'ai pensé que cette initiative pourrait vous intéresser</p>
<p>Bien cordialement</p>
<p>Pierre Calame</p>Osons les territoires! quelles perspectives pour la France? Lettre ouverte aux membres de l'Assemblée nationaleurn:md5:e69057bb56743a180f50fb0b0b35c2e82022-02-09T19:41:00+01:002022-02-09T19:41:00+01:00Pierre Calame<p>Pourquoi " les territoires"? parce que nous pensons qu'il faut se décentrer, sortir de l’enfermement de la scène nationale sur elle même; que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous; et que de ce fait il est fécond de penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé en apparence, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir; pour le penser en vue d'agir à la fois localement et globalement.</p>
<p>Pourquoi "osons"? parce qu'il est impossible de penser et gérer demain avec les systèmes de pensée et les systèmes institutionnels hérités du passé</p> <p>Madame, Monsieur les députés</p>
<p>Elections présidentielles élections législatives. Ce printemps se jouent les perspectives des prochaines années pour la France. L'ambition et la vision sont elles au rendez vous et à la hauteur des défis de nos sociétés, face aux bouleversements du monde et à l'urgence des défis environnementaux, à la nécessité de conduire une grande transition vers des sociétés écologiquement et socialement durables?</p>
<p>Sont elles de nature à réconcilier les jeunes avec la politique? de reconstruire la confiance entre les citoyens et les gouvernants? de
convaincre nos sociétés que la démocratie est compatible avec la conception et la conduite de stratégies de transformation à long terme?</p>
<p>Hélas non. Mesures nationales préparées sur coin de table, slogans et coups de menton semblent devoir remplacer l'immense réflexion de la société sur elle-même dont les élections devraient être l'occasion. Faut-il nous y résigner? Non, non et non.</p>
<p>Un travail collectif a été entrepris pour nourrir de façon transpartisane les deux campagnes électorales. Il vient de déboucher sur un appel, ci dessous "osons les territoires!" et sur un cahier de propositions concrètes joint au présent message. Ouest France a ouvert déjà à leur sujet un débat public (tribune et entretien ci-joints).</p>
<p>Pourquoi " les territoires"? parce que nous pensons qu'il faut se décentrer, sortir de l’enfermement de la scène nationale sur elle même; que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous; et que de ce fait il est fécond de penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé en apparence, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir; pour le penser en vue d'agir à la fois localement et globalement.</p>
<p>Pourquoi "osons"? parce qu'il est impossible de penser et gérer demain avec les systèmes de pensée et les systèmes institutionnels hérités du passé.</p>
<p>Vous partagez ces convictions?Merci si c'est le cas de prendre le temps de lire, éventuellement de signer l'appel en allant sur le site http://osonslesterritoires.fr/, de le diffuser, d'ouvrir dans vos circonscriptions un débat sur les propositions, de réfléchir au rôle qu'elles pourraient avoir pour construire au sein de la future Assemblée un large consensus sans lequel, nous le savons tous, aucune réforme ambitieuse ne peut être menée à terme.</p>
<p>Merci de votre attention et de vos réactions.</p>
<p>Voici le texte de<strong> l'appel:</strong></p>
<p>2022 : élections présidentielles et législatives en France ; présidence française de l’Union européenne ; trentième anniversaire du sommet de la Terre de Rio. La France, l’Europe, le monde. Trois échéances importantes. Les perspectives proposées aujourd’hui au peuple français par les différents candidats à la Présidentielle sont-elles à la hauteur ? Hélas non, pour deux raisons : la scène politique nationale, en polarisant l’attention, nous impose des œillères ; l’horizon temporel des mandatures présidentielle et législative nous rend myope, en occultant la nécessité d’inscrire les actions immédiates dans une transition à long terme.</p>
<p>Méprise grosse de dangers pour la démocratie : au moment où les États sont à la peine face à des défis qui les dépassent, œillères et myopie renforcent le doute sur la capacité des démocraties à relever efficacement les défis à long terme. L’évolution des sociétés appelle bien sûr des réponses collectives au niveau national : la mondialisation des échanges a creusé les inégalités sociales ; le vieillissement de la population déséquilibre notre politique de santé et nos régimes de retraite ; les modifications de la composition de la communauté nationale, notamment dans les jeunes générations, remettent en cause notre modèle traditionnel d’intégration ; réfugiés économiques, politiques et climatiques se pressent aux frontières de l’Europe ; le dérèglement du climat rend urgentes des politiques nationales, européennes et mondiales à la hauteur des défis.</p>
<p>Mais, comme le faisait observer Albert Einstein, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. Or, c’est cette illusion que nous retrouvons dans les débats actuels alors que c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre les sociétés, qu’il faut transformer, en rompant avec la logique de domination qui structure nos rapports sociaux et notre rapport à la nature ; c’est tout le système d’acteurs hérités du siècle précédent, à commencer par le fonctionnement de l’État, qu’il faut repenser. C’est l’effort qu’a entrepris notre collectif.</p>
<pre>D’abord en renouvelant la perspective, en reliant les crises actuelles à une crise plus profonde, celle des relations. Elle se manifeste dans de nombreux domaines : les rapports entre humanité et biosphère avec une « nature » réduite au statut de ressource à exploiter ; l’économie avec des acteurs dont chacun poursuit ses intérêts particuliers; la société avec une perte de la cohésion sociale que les politiques redistributives ne parviennent pas à rétablir et avec des rapports de domination qui se perpétuent entre les sexes, entre les âges, entre les positions sociales ; l’éducation, la science et la gouvernance où la spécialisation des disciplines et des politiques fait perdre de vue le caractère profondément interconnecté des problèmes ; les relations entre sociétés, dominées par des rapports de force entre États, incapables de créer une communauté de destin et de gérer les biens communs. Ce changement de perspective nous munit d’une boussole, créer ou réparer les relations: en soutenant les acteurs les mieux capables d’organiser les relations en leur sein, territoires et filières ; en développant la coopération entre niveaux de gouvernance ; en renouvelant en profondeur notre système éducatif ; en redéfinissant le contrat social, expression de l’équilibre entre droits et responsabilités ; en mettant la coopération au cœur de la vie économique et des politiques publiques.</pre>
<p>Ensuite en se décentrant, en sortant de l’enfermement de la scène nationale sur elle même. Nous sommes convaincus que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous. Il faut penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir. Le penser pour agir à la fois localement et globalement. Car les initiatives qui fleurissent dans tous les territoires, à travers lesquelles beaucoup retrouvent le goût de l’engagement, se heurteront à un plafond de verre si des transformations au niveau national, européen et mondial ne sont pas simultanément conçues et conduites.</p>
<p>Mise en perspective et décentrement nous conduisent à un ensemble de propositions, inspirées d’une boussole capable de mobiliser les énergies et les différentes générations autour d’un projet fédérateur à long terme. Elles sont organisées en deux parties :
-les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs majeurs de la transition ;
- la réforme des politiques françaises et européennes au service du bien commun.
Nous appelons tous ceux qui partagent notre inquiétude à l’égard de la pauvreté actuelle des débats à dépasser les clivages partisans qui stérilisent aujourd’hui la réflexion et le dialogue et à enrichir et porter ces propositions soumises aux candidats à la Présidence.</p>French presidential elections: Let us dare territories!urn:md5:c1851b7b91d9b51ace52e4f0fd7353bc2022-02-02T17:31:00+01:002022-02-02T17:31:00+01:00Pierre Calame<p>as Albert Einstein observed, we cannot solve our problems with the same thinking we used when we created them. It is this illusion that we find in the current debates, whereas it is the entire system of thought on the economy, governance, law and relations between societies that needs to be transformed, by breaking with the logic of domination that structures our social relations and our relationship with nature; it is the entire system of actors inherited from the previous century, starting with the functioning of the State, that needs to be rethought. This is the effort that our collective has undertaken.</p> <p>Dear friends
In my post last December, I referred to the collective work undertaken to provide transparent input to an election campaign that we could already see might not be up to the challenge. The two months that have passed have not reassured us on this point. This is why our collective dynamic has broadened: from a "workshop" within the Fabrique des transitions, it has become a call, "Let's dare the territories!" presented on a dedicated website. All those who share this concern are invited to sign it by going to: http://osonslesterritoires.fr/5.html
Pourquoi "Let's dare the territories"? because we believe, as the appeal below underlines, that we must decentralise, get out of the confinement of the national scene on itself; that the territories, life basins, places of concrete rooting of the society, spaces of cooperation between its various actors, are called to play a major role in the conduct of the systemic transition which is imposed on us; and that it is therefore fruitful to think about the world from the point of view of the territories, because each territory, even if it is apparently marginalized, is affected by all the changes in the world and constitutes a privileged space for thinking together about our future; for thinking about it with a view to acting both locally and globally.</p>
<p>This collective approach has resulted in a "book of proposals" which you will find attached. Ouest France published an article on the subject, attached, in its February 1st edition. I also conducted an interview with a journalist from Ouest France which helps to understand the process. A long extract will be published on the Ouest France website. I enclose the full text. This is the first stage in the media coverage of our approach. Our aim, as you have understood, is not to promote this or that candidate but to take advantage of this very special moment of the presidential election to put on the public stage perspectives which, today, seem to us to be cruelly missing in the democratic debate.</p>
<p>Here is the text of the appeal:</p>
<p>2022: presidential and legislative elections in France; French presidency of the European Union; thirtieth anniversary of the Rio Earth Summit. France, Europe, the world. Three important deadlines. Are the perspectives proposed today to the French people by the various presidential candidates up to the task? Unfortunately not, for two reasons: the national political scene, by polarising attention, imposes blinkers on us; the temporal horizon of the presidential and legislative mandates makes us short-sighted, by obscuring the need to include immediate actions in a long-term transition.
A misconception that is fraught with danger for democracy: at a time when states are struggling to cope with challenges that are beyond them, blinkeredness and short-sightedness reinforce doubts about the ability of democracies to effectively meet long-term challenges. The evolution of societies of course calls for collective responses at the national level: the globalisation of trade has increased social inequalities; the ageing of the population is unbalancing our health policy and our pension schemes; changes in the composition of the national community, particularly in the younger generations, are calling into question our traditional model of integration; economic, political and climatic refugees are rushing to the borders of Europe; climate disruption is making it urgent for national, European and global policies to be commensurate with the challenges.
But, as Albert Einstein observed, we cannot solve our problems with the same thinking we used when we created them. It is this illusion that we find in the current debates, whereas it is the entire system of thought on the economy, governance, law and relations between societies that needs to be transformed, by breaking with the logic of domination that structures our social relations and our relationship with nature; it is the entire system of actors inherited from the previous century, starting with the functioning of the State, that needs to be rethought. This is the effort that our collective has undertaken.</p>
<p>Firstly, by renewing the perspective, by linking the current crises to a deeper crisis, that of relationships. This crisis can be seen in many areas: the relationship between humanity and the biosphere, with 'nature' reduced to the status of a resource to be exploited; the economy, with actors each pursuing their own particular interests; society, with a loss of social cohesion that redistributive policies are unable to re-establish, and with relationships of domination that are perpetuated between the sexes, between ages, between social positions; education, science and governance, where the specialisation of disciplines and policies makes us lose sight of the deeply interconnected nature of the problems; relations between societies, dominated by power relations between states, incapable of creating a community of destiny and managing common goods. This change of perspective provides us with a compass, to create or repair relationships: by supporting the actors best able to organise relationships within them, territories and sectors; by developing cooperation between levels of governance; by thoroughly renewing our education system; by redefining the social contract, the expression of the balance between rights and responsibilities; by placing cooperation at the heart of economic life and public policies.
Secondly, by decentralising, by getting out of the confinement of the national scene to itself. We are convinced that the territories, life basins, places where society is concretely rooted, spaces of cooperation between its different actors, are called upon to play a major role in the conduct of the systemic transition that is imposed on us. We need to think about the world from the point of view of the territories, because each territory, even a marginalized one, is affected by all the changes in the world and constitutes a privileged space for thinking together about our future. Thinking about it in order to act both locally and globally. Because the initiatives that are flourishing in all the territories, through which many people are rediscovering a taste for commitment, will come up against a glass ceiling if transformations at national, European and global level are not simultaneously conceived and carried out.
Putting things into perspective and decentring them leads us to a set of proposals, inspired by a compass, capable of mobilising energies and the different generations around a federating long-term project and organised in two parts:
the conditions to be met to make the territories major players in the transition;
- the reform of French and European policies in the service of the common good
We call on all those who share our concern about the current poverty of the debates to go beyond the partisan divisions that currently sterilise reflection and dialogue and to enrich and carry these proposals submitted to the Presidential candidates.</p>¡Atrevámonos a los territorios!urn:md5:797583b253f1a1ba5af3aef644ad5c732022-02-02T17:23:00+01:002022-02-02T17:23:00+01:00Pierre Calame<p>como observó Albert Einstein, no podemos resolver nuestros problemas con el mismo pensamiento que utilizamos cuando los creamos. Es esta ilusión la que encontramos en los debates actuales, mientras que es todo el sistema de pensamiento sobre la economía, la gobernanza, el derecho y las relaciones entre sociedades lo que hay que transformar, rompiendo con la lógica de dominación que estructura nuestras relaciones sociales y nuestra relación con la naturaleza; es todo el sistema de actores heredado del siglo anterior, empezando por el funcionamiento del Estado, lo que hay que repensar. Este es el esfuerzo que ha emprendido nuestro colectivo.</p> <p>Queridos amigos</p>
<p>En mi post del pasado mes de diciembre, me refería al trabajo colectivo realizado para aportar transparencia a una campaña electoral que ya veíamos que podía no estar a la altura. Los dos meses transcurridos no nos han tranquilizado en este punto. Por eso, nuestra dinámica colectiva se ha ampliado: de "taller" en la Fábrica de las transiciones, se ha convertido en un llamamiento: "¡Atrevámonos a los territorios!", presentado en un sitio web dedicado. Todos los que compartan esta preocupación están invitados a firmarla en: http:</p>
<p>//osonslesterritoires.fr/5.html</p>
<p>Pourquoi "Atrevamos los territorios"? porque creemos, como subraya el llamamiento que sigue, que hay que descentralizar, salir del encierro de la escena nacional sobre sí misma; que los territorios, las cuencas de vida, los lugares de arraigo concreto de la sociedad, los espacios de cooperación entre sus diversos actores, están llamados a desempeñar un papel principal en la conducción de la transición sistémica que se nos impone; y que, por lo tanto, es fructífero pensar en el mundo desde el punto de vista de los territorios, porque cada territorio, aunque esté aparentemente marginado, se ve afectado por todos los cambios del mundo y constituye un espacio privilegiado para pensar juntos en nuestro futuro; para pensarlo con vistas a actuar tanto local como globalmente.</p>
<p>Este enfoque colectivo ha dado lugar a un "libro de propuestas" que encontrará adjunto. Ouest France publicó un artículo sobre el tema, adjunto, en su edición del 1 de febrero. También realicé una entrevista con un periodista de Ouest France que ayuda a entender el proceso. Se publicará un extenso extracto en el sitio web de Ouest France. Adjunto el texto completo. Esta es la primera etapa de la cobertura mediática de nuestro enfoque. Nuestro objetivo, como han entendido, no es promover a tal o cual candidato, sino aprovechar este momento tan especial de la elección presidencial para poner en la escena pública perspectivas que, hoy por hoy, nos parecen cruelmente ausentes en el debate democrático.</p>
<p>Este es el texto del llamamiento:</p>
<p>2022: elecciones presidenciales y legislativas en Francia; presidencia francesa de la Unión Europea; trigésimo aniversario de la Cumbre de la Tierra de Río. Francia, Europa, el mundo. Tres plazos importantes. ¿Están las perspectivas propuestas hoy a los franceses por los distintos candidatos a la presidencia a la altura de las circunstancias? Lamentablemente no, por dos razones: el escenario político nacional, al polarizar la atención, nos impone anteojeras; el horizonte temporal de los mandatos presidenciales y legislativos nos hace miopes, al ocultar la necesidad de incluir acciones inmediatas en una transición a largo plazo.
Una idea errónea que entraña un gran peligro para la democracia: en un momento en el que los Estados se esfuerzan por hacer frente a retos que les superan, la ceguera y la miopía refuerzan las dudas sobre la capacidad de las democracias para afrontar eficazmente los desafíos a largo plazo. La evolución de las sociedades exige, por supuesto, respuestas colectivas a nivel nacional: la globalización del comercio ha aumentado las desigualdades sociales; el envejecimiento de la población está desequilibrando nuestra política sanitaria y nuestros regímenes de pensiones; los cambios en la composición de la comunidad nacional, especialmente en las generaciones más jóvenes, están poniendo en tela de juicio nuestro modelo tradicional de integración; los refugiados económicos, políticos y climáticos se abalanzan sobre las fronteras de Europa; los trastornos climáticos hacen urgente la adopción de políticas nacionales, europeas y mundiales que estén a la altura de los desafíos.
Pero, como observó Albert Einstein, no podemos resolver nuestros problemas con el mismo pensamiento que utilizamos cuando los creamos. Es esta ilusión la que encontramos en los debates actuales, mientras que es todo el sistema de pensamiento sobre la economía, la gobernanza, el derecho y las relaciones entre sociedades lo que hay que transformar, rompiendo con la lógica de dominación que estructura nuestras relaciones sociales y nuestra relación con la naturaleza; es todo el sistema de actores heredado del siglo anterior, empezando por el funcionamiento del Estado, lo que hay que repensar. Este es el esfuerzo que ha emprendido nuestro colectivo.</p>
<p>En primer lugar, renovando la perspectiva, vinculando las crisis actuales a una crisis más profunda, la de las relaciones. Esta crisis puede verse en muchos ámbitos: la relación entre la humanidad y la biosfera, con la "naturaleza" reducida al estatus de recurso a explotar; la economía, con actores que persiguen cada uno sus intereses particulares; la sociedad, con una pérdida de cohesión social que las políticas redistributivas no logran restablecer, y con relaciones de dominación que se perpetúan entre los sexos, entre las edades, entre las posiciones sociales; la educación, la ciencia y la gobernanza, donde la especialización de las disciplinas y las políticas hace perder de vista el carácter profundamente interconectado de los problemas; las relaciones entre las sociedades, dominadas por las relaciones de poder entre los Estados, incapaces de crear una comunidad de destino y de gestionar los bienes comunes. Este cambio de perspectiva nos proporciona una brújula, para crear o reparar relaciones: apoyando a los actores más capaces de organizar las relaciones en su seno, los territorios y los sectores; desarrollando la cooperación entre los niveles de gobierno; renovando a fondo nuestro sistema educativo; redefiniendo el contrato social, expresión del equilibrio entre derechos y responsabilidades; poniendo la cooperación en el centro de la vida económica y de las políticas públicas.
En segundo lugar, descentralizando, saliendo del confinamiento de la escena nacional a sí misma. Estamos convencidos de que los territorios, cuencas de vida, lugares de arraigo concreto de la sociedad, espacios de cooperación entre sus diferentes actores, están llamados a desempeñar un papel principal en la conducción de la transición sistémica que se nos impone. Tenemos que pensar en el mundo desde el punto de vista de los territorios, porque cada territorio, incluso uno marginado, se ve afectado por todos los cambios del mundo y constituye un espacio privilegiado para pensar juntos en nuestro futuro. Pensar en ello para actuar tanto a nivel local como global. Porque las iniciativas que están floreciendo en todos los territorios, a través de las cuales muchas personas están redescubriendo el gusto por el compromiso, se toparán con un techo de cristal si no se conciben y llevan a cabo simultáneamente transformaciones a nivel nacional, europeo y mundial.
Poner las cosas en perspectiva y descentrarlas nos lleva a un conjunto de propuestas, inspiradas en una brújula, capaces de movilizar las energías y las diferentes generaciones en torno a un proyecto federador a largo plazo y organizado en dos partes:
condiciones que deben cumplirse para que los territorios sean protagonistas de la transición;
-la reforma de las políticas francesas y europeas al servicio del bien
Hacemos un llamamiento a todos los que comparten nuestra preocupación por la pobreza actual de los debates para que superen las divisiones partidistas que actualmente esterilizan la reflexión y el diálogo y enriquezcan y lleven adelante estas propuestas presentadas a los candidatos presidenciales.</p>Appel: Présidentielles 2022: Osons les territoires!urn:md5:3996259f2e17c97da98e32c13c3b31792022-02-02T10:28:00+01:002022-02-02T10:28:00+01:00Pierre Calame<p>extrait de l'appel: comme le faisait observer Albert Einstein, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. Or, c’est cette illusion que nous retrouvons dans les débats actuels alors que c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre les sociétés, qu’il faut transformer, en rompant avec la logique de domination qui structure nos rapports sociaux et notre rapport à la nature ; c’est tout le système d’acteurs hérités du siècle précédent, à commencer par le fonctionnement de l’État, qu’il faut repenser. C’est l’effort qu’a entrepris notre collectif.</p> <p>Chers amis</p>
<p>Dans mon billet de décembre dernier j'avais fait référence au travail collectif entrepris pour nourrir de façon transpartisane une campagne électorale dont nous voyions déjà qu'elle risquait de ne pas être à la hauteur des enjeux. Les deux mois qui se sont écoulé ne nous ont pas rassurés sur ce point. C'est pourquoi notre dynamique collective s'est élargie: partie comme un "chantier" au sein de la Fabrique des transitions, elle est devenue un appel, "osons les territoires!" présenté sur un site dédié. Tous ceux qui partagent cette préoccupation sont invités à le signer en allant à: http://osonslesterritoires.fr/5.html</p>
<p>Pourquoi "osons les territoires"? parce que nous pensons, comme le souligne l'appel ci-dessous, qu'il faut se décentrer, sortir de l’enfermement de la scène nationale sur elle même; que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous; et que de ce fait il est fécond de penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé en apparence, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir; pour le penser en vue d'agir à la fois localement et globalement.</p>
<p>Cette démarche collective a abouti à un "cahier de propositions" que vous trouverez ci-joint. Ouest France a publié à son sujet une tribune, ci-jointe, dans son édition du 1 Février. J'ai également réalisé un entretien avec un journaliste de Ouest France qui aide à comprendre la démarche. Un long extrait va être publié sur le site de Ouest France. Je vous joins le texte intégral. C'est la première étape de médiatisation de notre démarche. Notre but, comme vous l'avez compris, n'est pas de promouvoir tel ou tel candidat mais de profiter de ce moment si particulier de l'élection présidentielle pour mettre sur la scène publique des perspectives qui, aujourd'hui, nous semblent manquer cruellement dans le débat démocratique.</p>
<p>Voici le texte de l'appel:</p>
<p>2022 : élections présidentielles et législatives en France ; présidence française de l’Union européenne ; trentième anniversaire du sommet de la Terre de Rio. La France, l’Europe, le monde. Trois échéances importantes. Les perspectives proposées aujourd’hui au peuple français par les différents candidats à la Présidentielle sont-elles à la hauteur ? Hélas non, pour deux raisons : la scène politique nationale, en polarisant l’attention, nous impose des œillères ; l’horizon temporel des mandatures présidentielle et législative nous rend myope, en occultant la nécessité d’inscrire les actions immédiates dans une transition à long terme.
Méprise grosse de dangers pour la démocratie : au moment où les États sont à la peine face à des défis qui les dépassent, œillères et myopie renforcent le doute sur la capacité des démocraties à relever efficacement les défis à long terme. L’évolution des sociétés appelle bien sûr des réponses collectives au niveau national : la mondialisation des échanges a creusé les inégalités sociales ; le vieillissement de la population déséquilibre notre politique de santé et nos régimes de retraite ; les modifications de la composition de la communauté nationale, notamment dans les jeunes générations, remettent en cause notre modèle traditionnel d’intégration ; réfugiés économiques, politiques et climatiques se pressent aux frontières de l’Europe ; le dérèglement du climat rend urgentes des politiques nationales, européennes et mondiales à la hauteur des défis.
Mais, comme le faisait observer Albert Einstein, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. Or, c’est cette illusion que nous retrouvons dans les débats actuels alors que c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre les sociétés, qu’il faut transformer, en rompant avec la logique de domination qui structure nos rapports sociaux et notre rapport à la nature ; c’est tout le système d’acteurs hérités du siècle précédent, à commencer par le fonctionnement de l’État, qu’il faut repenser. C’est l’effort qu’a entrepris notre collectif.</p>
<pre>D’abord en renouvelant la perspective, en reliant les crises actuelles à une crise plus profonde, celle des relations. Elle se manifeste dans de nombreux domaines : les rapports entre humanité et biosphère avec une « nature » réduite au statut de ressource à exploiter ; l’économie avec des acteurs dont chacun poursuit ses intérêts particuliers; la société avec une perte de la cohésion sociale que les politiques redistributives ne parviennent pas à rétablir et avec des rapports de domination qui se perpétuent entre les sexes, entre les âges, entre les positions sociales ; l’éducation, la science et la gouvernance où la spécialisation des disciplines et des politiques fait perdre de vue le caractère profondément interconnecté des problèmes ; les relations entre sociétés, dominées par des rapports de force entre États, incapables de créer une communauté de destin et de gérer les biens communs. Ce changement de perspective nous munit d’une boussole, créer ou réparer les relations: en soutenant les acteurs les mieux capables d’organiser les relations en leur sein, territoires et filières ; en développant la coopération entre niveaux de gouvernance ; en renouvelant en profondeur notre système éducatif ; en redéfinissant le contrat social, expression de l’équilibre entre droits et responsabilités ; en mettant la coopération au cœur de la vie économique et des politiques publiques.</pre>
<p>Ensuite en se décentrant, en sortant de l’enfermement de la scène nationale sur elle même. Nous sommes convaincus que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous. Il faut penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir. Le penser pour agir à la fois localement et globalement. Car les initiatives qui fleurissent dans tous les territoires, à travers lesquelles beaucoup retrouvent le goût de l’engagement, se heurteront à un plafond de verre si des transformations au niveau national, européen et mondial ne sont pas simultanément conçues et conduites.
Mise en perspective et décentrement nous conduisent à un ensemble de propositions, inspirées d’une boussole, capables de mobiliser les énergies et les différentes générations autour d’un projet fédérateur à long terme et organisées en deux parties :
-les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs majeurs de la transition ;
- la réforme des politiques françaises et européennes au service du bien commun.
Nous appelons tous ceux qui partagent notre inquiétude à l’égard de la pauvreté actuelle des débats à dépasser les clivages partisans qui stérilisent aujourd’hui la réflexion et le dialogue et à enrichir et porter ces propositions soumises aux candidats à la Présidence.</p>Nourrir de façon transpartisane les propositions politiques pour la France et l'Europeurn:md5:5b607c4ea6258d6c28f3e5e5251b529d2021-12-07T11:40:00+01:002021-12-07T11:40:00+01:00Pierre Calame<p><em>Les propositions ci-jointes comportent trois volets : une vision et une boussole, seules capables de mobiliser les énergies autour d’un projet fédérateur à long terme ; les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs pivot de la transition ; la réforme des politiques françaises et européennes sans laquelle l’action des territoires se heurtera toujours à un plafond de verre</em></p> <p>Chers amis</p>
<p>2022 est une année particulière pour la France. Elections présidentielles et législatives, présidence de l’Union Européenne, trentième anniversaire du Sommet de la terre. C’est un moment où les orientations politiques des années à venir seront débattues et en grande partie fixées. Que déduire de la tonalité actuelle des débats et des esquisses de programme des différents candidats ?</p>
<p>Dans une tribune récente publiée dans le Monde, dix maires de grandes villes ont poussé un cri d’alarme transpartisan : « Il est temps de nous réveiller collectivement. Nous appelons à un sursaut populaire. Les raisonnements simplistes et trompeurs ne sauveront personne. Respecter la France réelle, c’est mener un combat républicain par un débat d’idées à la hauteur de notre pays... pour que l’élection présidentielle soit un grand événement de démocratie, qui dessine l’espoir pour la France dans toute sa diversité ».Très sensible à cet appel, voila ce que je leur ai écrit :</p>
<p>«Cet appel que vous lancez appelle une suite : mettre sur la place publique les idées à débattre, la vision d’avenir à partager, les réponses à promouvoir, en transcendant , comme dans votre première tribune, les fractures partisanes. Pour cela, il faut adopter me semble-t-il votre point de départ, d’où vous observez la société, d’où vous exercez vos responsabilité à son égard : le territoire.</p>
<p>C’est aussi l’approche de la Fabrique des transitions, (www.fabriquedestransitions.net) : dans un monde interdépendant c’est, paradoxalement, en partant des territoires, de leur rôle dans la conception et la conduite de la transition écologique et sociale, que l’on peut renouveler en profondeur le débat politique. Le territoire est le moyen de « penser localement pour agir localement et globalement », de tracer, comme vous nous y invitez dans votre tribune, des perspectives à la hauteur de notre pays et à la hauteur des défis du monde.</p>
<p>Partageant votre préoccupation de donner aux prochaines élections présidentielles de la hauteur, car il y va aussi de l’avenir de notre démocratie, j’ai pris l’initiative de créer avec un certain nombre d’alliés de la Fabrique un « chantier », modalité de travail décentralisé qui lui est propre, dédié à des propositions à soumettre à l’ensemble des candidats à la présidentielle et aux élections législatives.</p>
<pre></pre>
<p>Partant des territoires, la Fabrique des transitions ne s’y enferme pas, bien au contraire. Nous sommes convaincus qu’il ne suffit pas de multiplier les actions locales pour que le monde change. Notre Charte fondatrice souligne d’ailleurs que « les systèmes de pensée, les modèles de développement, les formes de gouvernance, les conventions juridiques, économiques et financières conditionnées par une mondialisation dominée par le marché, les modes de vie qui structurent nos sociétés, hérités des siècles derniers » ne permettent pas de relever les défis du vingt et unième siècle".</p>
<p>Nous pensons que cette structuration intellectuelle et institutionnelle peut justement être interpellée à partir des territoires.
C’est pourquoi les propositions ci-jointes, dont je souligne qu’elles n’engagent pas la Fabrique en tant qu’institution, comportent trois volets :</p>
<p>- une vision et une boussole, seules capables de mobiliser les énergies autour d’un projet fédérateur à long terme ;</p>
<p>- les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs pivot de la transition ;</p>
<p>- la réforme des politiques françaises et européennes sans laquelle l’action des territoires se heurtera toujours à un plafond de verre. »</p>
<p>Echangeant avec vous parfois depuis des années j’ai pensé que vous seriez sensibles à cet effort transpartisan de propositions, largement ancré, en ce qui me concerne, dans des réflexions qui se sont construites au fil des décennies et en particulier à l’occasion de l’Assemblée mondiale de citoyens de décembre 2001...vingt ans déjà.</p>
<p>Vous trouverez ci-joint le texte provisoire de propositions. Tous ceux qui se reconnaissent dans le diagnostic et les valeurs de notre Charte fondatrice peuvent y participer en s’inscrivant à: https://chantiers.fabriquedestransitions.net/bdf_chantier-5.html.</p>
<p>Je serais heureux que vous y voyez pour vous même une opportunité de participer à cet effort, en nourrissant la réflexion collective et en la faisant connaître.</p>
<p>Bien cordialement</p>
<p>Pierre Calame</p>Les silences de Glasgowurn:md5:d5c9986f5c19807466410c7064b204d22021-10-11T08:36:00+02:002021-10-11T08:36:00+02:00Pierre Calame<p><em>Une tribune publiée dans Ouest France</em></p> <p>Dans le prolongement des Assises du climat que j'ai organisées de février à avril 2021 avec Armel Prieur et dont je vous ai présenté les conclusions, reprises ici en pièces attachées, Ouest France, le journal généraliste le plus lu de notre pays, a publié dans son édition du 9 octobre, une courte tribune soulignant les questions, essentielles à nos yeux, qui ne seront pas abordées à la COP26 de Glasgow. Vous la trouverez ci-jointe et le texte de la tribune ci-dessous:</p>
<p><em>"COP26 de Glasgow. Dans un article récent, Stéphane Foucart, journaliste au Monde, s’interroge sur le rôle des rapports du GIEC. Fondamental au départ, pour faire prendre conscience de l’ampleur du risque climatique et de l’urgence d’agir, le GIEC ne serait-il pas devenu, avec ses mises en garde répétées, une sorte de caution de l’inaction des gouvernements ?</em></p>
<p><em>La même question se pose pour les COP. L’image de liesse et d’autosatisfaction des organisateurs de la COP21 et de l’Accord de Paris en sont le vivant exemple : pour la première fois peut-être, un accord international sacralisait la schizophrénie, les gouvernements s’engageant avec une belle unanimité à maintenir une hausse des températures moyennes très en dessous de 2° et additionnant des engagements nationaux non contraignants qui, eux, conduisaient à une élévation de plus de 3°. Peut on alors s’étonner que les COP ne servent plus qu’à des négociations internationales aussi laborieuses que vaines, dangereuses car laissant croire que le problème est effectivement pris en charge, ce qui est faux.</em></p>
<p><em>Glasgow échappera-t-elle à ce rituel d’impuissance collective ou sera-t-elle l’occasion d’aggraver un peu plus encore notre empreinte écologique en rassemblant des milliers de participants s’entretenant dans l’illusion d’écrire l’histoire ? On dispose d’un moyen simple de le savoir : vérifier si trois notions essentielles y trouvent ou non leur consécration : la propriété des puits de carbone et la gestion des communs mondiaux ; une obligation de résultat annuel ; un droit international de la responsabilité.</em></p>
<p><em>Les puits de carbone. Le grand écologiste indien, Anil Agarwal se posait déjà la question il y a plus de quarante ans. Sans ces puits, à commencer par les océans, la planète serait déjà invivable. Bien commun par excellence, ils sont en fait appropriés pour leur usage exclusif par les sociétés et les personnes qui émettent le plus de dioxyde de carbone. A bien commun gestion commune. Cela fait plusieurs décennies que les pays riches prétendent prendre des engagements financiers massifs au profit des pays pauvres, premières victimes du réchauffement climatique, sans jamais passer à l’acte. Il suffit de tarifer l’usage des puits de carbone !</em></p>
<p><em>Une obligation annuelle de résultat. Cela fait plusieurs décennies que l’on met bout à bout des politiques sectorielles qui ne sont jamais à la hauteur des nécessités et que l’on prend des engagements à dix ou vingt ans que personne ne se sent jamais tenu de respecter. Que dirait-on d’un médecin qui prescrit pendant trente ans des remèdes inefficaces et se propose simplement de changer la dose ? La solution est pourtant très simple : seule une obligation de résultat annuel, donc vérifiable et opposable, conforme à nos engagements internationaux est de nature à impulser les changements radicaux qui s’imposent, tout en laissant le temps de les mettre en place. Dans le cas de la France, nos engagements internationaux nous imposent une réduction de 6 % par an de notre empreinte écologique totale où que se soient produites les émissions de gaz à effet de serre induits par notre mode de vie. Et les Assises du climat ont mis en évidence les quatre critères de jugement des politiques climatiques : la prise en compte de la totalité de l’empreinte écologique, ; un mécanisme économique conduisant effectivement à ce résultat, c’est à dire un rationnement des émissions et une répartition de ce rationnement entre les citoyens ; la justice sociale ; la capacité de mobilisation de tous les acteurs. En pratique, une seule politique semble respecter ces quatre critères : des quotas individuels négociables.</em></p>
<p><em>Un droit international de la responsabilité. Notre conception de la « responsabilité limitée » des différents acteurs publics et privés a conduit en pratique à des sociétés à...irresponsabilité illimitée. On en voit les résultats. L’obligation de résultat doit d’urgence être opposable en droit international à tous les chefs de gouvernement, à charge pour eux de mettre en place les mécanismes effectifs de cette obligation de résultat. Pour y parvenir, l’Europe doit prendre l’initiative en adoptant une Convention européenne des responsabilités humaines qui soit le pendant de la Convention européenne des droits de l’homme et qui bénéficie des mêmes instruments juridiques. Et, au plan français, qui puisse donner un fondement juridique à la mise en cause pénale des gouvernants qui n’auraient pas souscrit ou pas respecté, faute d’adopter les mesures nécessaires, l’obligation de résultat".</em></p>Cómo dar a conocer sus acuerdos, desacuerdos y comentarios sobre mis propuestas sobre Europaurn:md5:b85bac6faf796616d3c1f5767a03d2932021-08-09T17:11:00+02:002021-08-09T17:11:00+02:00Pierre Calame<p>Participe en el futuro de la Unión Europea. El momento es ahora.</p> <p>Queridos amigos</p>
<p>Muchos de ustedes han reaccionado a las doce propuestas que he hecho para Europa, ya sea preguntando cómo apoyarlas o criticando algunas de ellas. El lugar adecuado para hacerlo no es mi blog en sí mismo, sino el marco definido para la Conferencia sobre el Futuro de Europa, con la página web <a href="https://futureu.europa.eu/">https://futureu.europa.eu/</a></p>
<p>Suponía que la Conferencia sobre el Futuro de Europa iba a dar un gran lugar a las propuestas procedentes de los ciudadanos; incluso estaba previsto que hubiera muchos paneles de ciudadanos que permitieran a los propios ciudadanos, a diferentes niveles, debatir entre ellos sobre "la Europa que quieren" Los retrasos en la puesta en marcha de la Conferencia, debidos al conflicto entre la Comisión, el Consejo y el Parlamento sobre su gestión, la reticencia de muchos gobiernos a la democracia deliberativa y, sobre todo, la pandemia de Covid, han minado este deseo.</p>
<p>Lo que queda es un espacio web en el que se pueden formular propuestas y en el que la gente puede expresar su apoyo o rechazo a determinadas propuestas. Los que reciben un amplio apoyo tienen más posibilidades de atraer la atención de las instituciones europeas. Es una oportunidad; no es muy amplia, la forma en que las propuestas son forzadas a entrar en categorías predefinidas es muy estrecha... pero es mejor que nada.</p>
<p>Así que participe en la configuración del futuro proyecto europeo. ¡Es ahora!</p>
<p>Puede registrarse en el sitio para formular sus propias propuestas. También puede reaccionar a los cientos de propuestas que ya están en el sitio. Se incluyen mis doce propuestas. Puedes estar fácilmente de acuerdo o en desacuerdo con ellos, y añadir tus propios comentarios. Basta con hacer clic en su enlace web. Aquí tiene una lista de estos enlaces:</p>
<p><strong>1. Construir una conciencia popular europea a través de un proceso ciudadano</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63988">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63988</a></p>
<p><strong>2. Ciclo de formación sobre gobernanza multinivel europea y formación de funcionarios nacionales</strong> <br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63989">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63989</a></p>
<p><strong>3.Una red europea de centros temáticos para el intercambio de experiencias</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63990">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63990</a></p>
<p><strong>4 Una fábrica europea de transiciones territoriales y un programa europeo de formación para los representantes electos y los gestores de las entidades locales</strong><br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63991">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63991</a></p>
<p><strong>5 Apoyo a la creación de Agencias Oeconómicas Territoriales en todos los territorios europeos</strong><br /> <a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63922">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63922</a></p>
<p><strong>6 La Carta Europea de Responsabilidades Humanas y la ampliación de la competencia del Tribunal Europeo de Derechos Humanos</strong><br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/64021">https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/64021</a></p>
<p><strong>7 La lucha contra el calentamiento global: la introducción de cuentas individuales de carbono a nivel europeo</strong> <br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/65606">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/65606</a></p>
<p><strong>8. las finanzas sostenibles y el contrato social</strong> <br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/Economy/f/10/proposals/64054">https://futureu.europa.eu/processes/Economy/f/10/proposals/64054</a></p>
<p><strong>9 La contribución de la Unión Europea al surgimiento de una comunidad global de destino mediante la organización del diálogo entre sociedades</strong><br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/63955">https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/63955</a></p>
<p><strong>10 La Unión Europea, promotora de un derecho internacional de responsabilidad</strong> <br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/64055">https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/64055</a></p>
<p><strong>11. Reforma de la educación: preparar a los jóvenes europeos para los retos del futuro</strong> <br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64056">https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64056</a></p>
<p><strong>12. Un nuevo contrato social entre la universidad y la sociedad</strong><br /><a href="https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64058">https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64058</a></p>How to make your agreements, disagreements and comments on my proposals on Europe knownurn:md5:2aa006e796c81144adb2f0a83d1fe1992021-08-06T19:29:00+02:002021-08-06T19:29:00+02:00Pierre Calame<p>Take part in the future of the European Union. The time is now</p> <p>Dear friends</p>
<p>Many of you have reacted to the twelve proposals I have made for Europe, either by asking how to support them or by criticising some of them. The right place to do so is not my blog itself but the framework defined for the Conference on the Future of Europe, with the website <a href="https://futureu.europa.eu/">https://futureu.europa.eu/</a></p>
<p>The Conference on the Future of Europe was supposed to give a large place to the proposals coming from the citizens; it was even planned to have many citizens' panels allowing the citizens themselves, at different levels, to debate among themselves about "the Europe they want" The delays in launching the Conference, due to the conflict between the Commission, the Council and the Parliament over its management, the reluctance of many governments to engage in deliberative democracy and, above all, the Covid pandemic, have undermined this desire.</p>
<p>What remains is a web site where proposals can be formulated and where people can express their support or rejection of certain proposals. Those that receive broad support are more likely to attract the attention of the European institutions. It is a window of opportunity; it is not very wide, the way proposals are forced into predefined categories is very narrow... but it is better than nothing.</p>
<p>So get involved in shaping the future European project. It's now!</p>
<p>You can register on the site to formulate your own proposals. You can also react to the hundreds of proposals already on the site. My twelve proposals are included. You can easily agree or disagree with them, add your own comments. Just click on their web link. Here is a list of these links:</p>
<p><strong>1. Building a European people's consciousness through a citizen-based process</strong>__<br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63988">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63988</a></p>
<p><strong>2. European multi-level governance training and training cycle for national officials</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63989">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63989</a></p>
<p><strong>3. A European network of thematic centres for the exchange of experience</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63990">https://futureu.europa.eu/processes/Democracy/f/6/proposals/63990</a></p>
<p><strong>4 A European factory of territorial transitions and a European training programme for elected representatives and managers of local authorities</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63991">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63991</a></p>
<p><strong>5 Support for the establishment of Territorial Economic Agencies in all European territories</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63922">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/63922</a></p>
<p><strong>6. The European Charter of Human Responsibilities and the extension of the competence of the European Court of Human Rights</strong> <br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/64021">https://futureu.europa.eu/processes/ValuesRights/f/12/proposals/64021</a></p>
<p><strong>7. Fighting global warming: the introduction of individual carbon accounts at European level</strong> <br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/65606">https://futureu.europa.eu/processes/GreenDeal/f/1/proposals/65606</a></p>
<p><strong>8. Sustainable finance and the social contract</strong>
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Economy/f/10/proposals/64054">https://futureu.europa.eu/processes/Economy/f/10/proposals/64054</a></p>
<p><strong>9. The European Union's contribution to the emergence of a global community of destiny through the organisation of dialogue between societies</strong>
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/63955">https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/63955</a></p>
<p><strong>10. The European Union, promoter of an international law of responsibility</strong><br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/64055">https://futureu.europa.eu/processes/EUInTheWorld/f/16/proposals/64055</a></p>
<p><strong>11. Education reform: preparing young Europeans for the challenges ahead</strong> <br />
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64056">https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64056</a></p>
<p><strong>12. A new social contract between university and society</strong>
<a href="https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64058">https://futureu.europa.eu/processes/Education/f/36/proposals/64058</a></p>