Blog de Pierre Calame

« Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va. » — Sénèque —

samedi 26 octobre 2024

Poussons le Gouvernement et le Parlement à organiser des Etats généraux de la société française

Nous aurons besoin pour faire avancer l'idée et plus encore pour la mettre en œuvre si l'écho politique est à la hauteur de l'ambition, de toutes les énergies et de toutes les expertises.

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mercredi 10 juillet 2024

Faire de l’impasse politique une formidable opportunité : deux ans pour organiser des Etats généraux de la France

Depuis les résultats du second tour des élections législatives, les grandes manœuvres sont lancées pour construire une majorité au sein d’une Assemblée nationale. Or cette majorité est arithmétiquement introuvable. Alors une crise de régime ? un pays ingouvernable ? Non ! selon moi une chance historique pour la France au contraire. Mettons à profit ce répit à la frénésie normative pour organiser une vaste réflexion collective permettant à notre pays de redéfinir sa place dans un monde interdépendant en pleine mutation et surtout de le faire en associant à cet effort toutes les forces vives du pays par une démarche inclusive de dialogue, de confrontation sereine des différentes transformations structurelles à entreprendre, en recherchant le noyau dur des faits et des convictions partagées plutôt que les différences permettant de se singulariser.

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mardi 18 juin 2024

Ce sont la paresse et le conformisme intellectuels des élites politiques qui font le lit du Rassemblement National.

En 2016, Hilary Clinton a contribué à la polarisation de la société américaine en déclarant que les électeurs de Trump étaient « pitoyables ». Ne faisons pas la même erreur . Cherchons l’explication de la montée des partis d’extrême droite non dans l’adhésion à leurs thèses fondatrices, racistes ou révisionnistes, mais dans le message de désarroi, d’anxiété et de révolte que nous renvoie le vote massif en leur faveur.

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vendredi 16 février 2024

Le système éducatif mérite de profondes transformations mais pas en regardant dans le rétroviseur! transformer l'éducation par et pour les territoires

Un groupe de chercheurs et d’experts du monde scolaire, François Dubet, Pierre Kahn, Roger François Gauthier et Bruno Robbes, parmi les 220 signataires du Manifeste "transformer l'éducation par et pour les territoires" et le collectif "Osons les territoires" qui l'a élaboré (https://www.osonslesterritoires.fr/) invitent, dans la tribune publiée par Le Monde le 8 février 2024, ci-jointe à " refonder l’école à partir des réalités locales plutôt que de chercher un consensus uniforme et vain":

https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/06/le-systeme-educatif-merite-de-profondes-transformations-mais-pas-en-regardant-dans-le-retroviseur_6214996_3232.html

Vous pouvez vous aussi découvrir le texte et ses signataires, le signer et le faire connaître à l'adresse: https://reconnaitre.openrecognition.org/education-et-territoires/

Notre espoir: que des Régions ou des villes organisent un grand débat démocratique sur la métamorphose du système éducatif au service de la société de demain, notre Manifeste permettant de lancer le débat. N'hésitez pas à partager avec nous vos idées à ce sujet. Dans ce domaine comme dans d'autres nous avons besoin d'une audace prospective !

Pierre Calame

mercredi 23 août 2023

« On ne peut pas continuer à agir contre le réchauffement climatique par une planification écologique concoctée dans le secret »

La révolte qui monte de l’extrême droite contre la multiplication des contraintes au nom de l’écologie est à prendre au sérieux, soulignent les membres de l’Alliance du compte carbone, Pierre Calame, Valérie Cohen et Armel Prieur, qui appellent à « un véritable débat démocratique mettant objectifs et alternatives sur la table ».

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Lundi 12 juin 2023

Réunion Zoom le 27 juin de 19h30 à 21h: comment organiser un grand débat démocratique sur la lutte contre le réchauffement climatique.

Sans doute êtes vous frappés, comme moi, du glissement en train de s'opérer, de l'effort pour assumer nos responsabilités en matière de changement climatique à une réflexion sur l'adaptation de notre société...à un réchauffement de 4°, dont on sait par ailleurs qu'il provoquerait dans le monde des milliards de réfugiés climatiques, là où d'année en année la France s'inquiète déjà des flux actuels de migrants. Tout cela est assez tragique et à aucun moment la population française n'a été sérieusement associée à ces réflexions. C'est le sens de la pétition que, dans le prolongement des travaux passionnants des Assises du climat en 2021 (assisesduclimat.fr) nous avons postée sur le site du Sénat et que je me permets de vous inviter de signer: https://lnkd.in/eKef77rj Des livres récents ayant un bel écho, celui de David Van Reybrouck "nous colonisons l'avenir" et celui de Martin Hirsch, "les solastalgiques" rejoignent ces idées. Nous organisons donc avec eux le 27 juin de 19h30 à 21 h une conférence à distance, Zoom pour aller plus loin: comprendre ce déni de démocratie; esquisser les contours d'un processus démocratique; fixer les critères d'évaluation d'une politique de lutte contre le réchauffement. Je serais heureux de vous y voir participer. Inscription: https://lnkd.in/gD4rV9ui. Cordialement Pierre Calame

Lundi 15 mai 2023

Lettre ouverte aux députés et sénateurs: "Face à la crise démocratique et politique, adoptons une nouvelle boussole et engageons d'urgence deux réformes"

La réforme des retraites, menée aux forceps, a aggravé la défiance de notre société à l’égard des institutions, symptôme du fossé entre les systèmes conceptuels et institutionnels hérités des siècles passés et ceux dont nous avons besoin aujourd’hui pour faire face aux défis présents et à venir.Seul un sursaut démocratique fondé sur une vision claire et partagée et des perspectives fortes de réforme pour l’incarner permettra de combler ce fossé et de conjurer ces risques. La vision se résume en une phrase : la boussole de la seconde modernité. Deux grandes réformes peuvent incarner ce sursaut : la lutte contre le réchauffement climatique : une grande loi de décentralisation.

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Lundi 1 mai 2023

démocratie et climat, deux faces de la crise de la gouvernance

30 avril 2023 Chers amis Je reviens  à vous pour vous informer des développements récents de nos initiatives. Ils sont illustrés par deux tribunes ci-jointes publiées le 28 avril, l'une par La Croix et l'autre par Alternatives économiques. La première est consacrée à la crise de la gouvernance, la seconde à la pétition que nous avons déposée sur le site du Sénat, demandant une loi globale sur la lutte contre le réchauffement climatique, précédée du grand débat démocratique que mérite ce sujet qui concerne très directement nos enfants et petits enfants et n'a jamais eu lieu. La question climatique, comme j'ai eu l'occasion de le dire à notre conférence du 27 avril à l'Académie du climat, reflète en effet quatre crises de la gouvernance: la crise de la démocratie représentative qui ne parvient pas à associer l'ensemble de la société à une réflexion qui engage son avenir; l'impuissance de l'action politique à réduire notre empreinte écologique à un rythme conforme à nos engagements internationaux; l'incapacité des relations entre États souverains à gérer ce bien commun mondial par excellence qu'est la stabilité climatique; la difficulté à concevoir un "régime de gouvernance" correspondant aux limites planétaires. C'est pourquoi je trouve si important que ces questions sortent de petits cercles militants et trouvent un écho dans les medias: Ouest France, Le Monde, Alternatives économiques, La Croix.... Plus que jamais, votre signature de la pétition à l'adresse https://petitions.senat.fr/initiatives/i-1328 sera précieuse; c'est une manière simple, même si la signature est un peu laborieuse (munissez vous de votre référence France connect), de dire que la société veut retrouver une maîtrise de son avenir.  Merci d'avance Pierre Calame

mardi 18 avril 2023

Face à la crise de la gouvernance, trois priorités de réforme et de débat démocratique: le climat; la décentralisation; l'éducation

Le cap est à chercher du côté de la boussole de la seconde modernité, qui m’a guidé aussi bien dans le Manifeste « osons les territoires » que dans le « Petit traité de gouvernance ». Je voudrais en évoquer ici trois applications concrètes : le climat, la décentralisation, l’éducation.

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Lundi 20 mars 2023

Petit traité de gouvernance

La situation actuelle appelle cette fois une réforme d’ensemble des institutions. Mais, d’après ce que je peux observer, le risque est grand que faute de recul on propose des réformes issues d’un cadre de pensée obsolète. A nous collectivement de l’éviter.

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vendredi 13 janvier 2023

L'heure est venue d'un grand débat national sur la lutte contre le réchauffement climatique

Réchauffement climatique : un grand débat national s’impose Face au réchauffement climatique, Pierre Calame plaide pour un grand débat national qui permettrait de remettre de la cohérence et de la lisibilité dans un ensemble de mesures qui semblent aujourd’hui souvent contradictoires ou confuses. Ouest-France Pierre CALAME (*). Publié le 12/01/2023 à 10h20

Emmanuel Macron a estomaqué tout le monde en parlant, lors de ses vœux à la nation, du caractère imprévisible de l’évolution du climat. Cette embardée, en contradiction avec les propos tenus six mois auparavant, en dit long sur l’absence de projet et de perspective. Le principal défi du siècle est réduit à l’addition de postures. Le « en même temps » devient le droit de dire tout et son contraire. Au-delà du Président, c’est le reflet d’une réalité plus profonde : jamais la question vitale de la lutte contre le réchauffement climatique et de la responsabilité de la société à son égard n’a fait l’objet d’un véritable débat national. On ne cesse pourtant d’en parler. Chaque Conférence des parties, chaque évènement météorologique extrême, chaque rapport du GIEC suscite un déluge d’articles et de prises de position mais la Stratégie nationale bas carbone a été adoptée en 2015, sans véritable débat public, fixant à l’État des obligations de résultat qu’il s’est empressé de ne pas respecter. La Convention citoyenne pour le climat, CCC, en 2019 et 2020 a, par ses erreurs méthodologiques, conduit ses membres à égrener une litanie de recommandations sectorielles dont l’impact n’était pas évalué. Les gouvernants naviguent sans boussole. Le Président annonce que son quinquennat sera écologiste et proclame la fin de l’abondance quand la Première Ministre précise qu’il ne faut pas demander de sacrifices aux Français ; elle-même prévient de la nécessité de changements radicaux mais on les cherche vainement dans les mesures qu’elle préconise ; face à l’augmentation du prix de l’énergie fossile, le bouclier tarifaire aura coûté « un pèze de dingue » pour quelques mois en même temps que l’augmentation de ce prix continue à constituer le catéchisme de la lutte contre le réchauffement climatique. Chaque parti politique y va de ses propositions parcellaires mais aucun dirigeant politique ne semble croire en la capacité des citoyens de débattre en profondeur des questions qui engagent leur avenir, celui de leurs enfants et petits enfants, donc... Croire à la démocratie. Convergences Le moment de ce grand débat public est sans doute venu du fait de la convergence de plusieurs éléments nouveaux. Le réchauffement climatique est devenu pour les Français une réalité tangible. La guerre en Ukraine nous a montré concrètement ce que signifiait notre dépendance aux énergies fossiles importées. La COP27 a énoncé le principe du dédommagement des pays pauvres du fait de l’empreinte écologique des pays riches. La nouvelle politique protectionniste américaine montre que la réduction des émissions sur notre sol grâce à des normes strictes ou un prix élevé de l’énergie fossile risque d’aboutir à une désindustrialisation totale de l’Europe. Le projet européen de taxation aux frontières fait que l’acier turc sera taxé mais pas une voiture construite au Maroc avec de l’acier turc. La décision de l’UE d’imposer une traçabilité de l’empreinte écologique des batteries conforte l’idée que l’on n’échappe pas à la traçabilité des émissions de gaz à effet de serre tout le long des filières. Tout converge pour montrer que l’action politique doit porter sur la réduction de notre empreinte écologique totale, où que se produisent les émissions dans des filières économiques résolument mondiales. L’émission de prospective de BFMTV le 14 novembre dernier montre que le plafonnement décroissant des émissions, avec des quotas carbone individuels, rebaptisés « permis carbone », devient progressivement une évidence pour l’opinion publique après trente ans de procrastinations. Mais en démocratie, seul un grand débat public permettra de clarifier les enjeux et de débattre des alternatives possibles. Pour être à la hauteur, il doit réunir trois conditions : - une convention citoyenne dont le mandat serait : « quelles politiques adopter pour que l’empreinte écologique de la société française soit divisée par cinq d’ici 2050 et quelle obligation de résultat doit être annuellement fixée au gouvernement pour y parvenir ? » ; - un engagement des partis politiques à susciter un grand débat public sur ces bases, à y apporter leurs propres réponses et à choisir la forme politique à donner aux conclusions, loi ou référendum ; - un consortium de médias et de centres de réflexion appuyant l’idée de ce débat national et s’engageant à nourrir la réflexion citoyenne durant toute l’année 2023. Nul doute qu’au moment où les limites du Nouveau pacte vert européen apparaissent au grand jour, à propos de la taxe carbone aux frontières, un grand débat national en France ferait vite tache d’huile chez nos voisins. Reprendre démocratiquement notre avenir en mains, c’est le vœu de la nouvelle année.

(*) Pierre Calame, polytechnicien, ancien haut-fonctionnaire du ministère de l’Équipement, Organisateur en 2021 des Assises du climat, www.assisesduclimat.fr. Auteur de « Petit traité d’oeconomie » (ECLM 2018), et de « Métamorphoses de la responsabilité et contrat social » (ECLM 2020).

Lundi 5 décembre 2022

Dans le prolongement de "Osons les territoires!" un collectif s'organise sur la réforme de la sphère de l'éducation et de la formation

Le Manifeste "Osons les territoires!", publié par les Editions du Pommier (3,5 euros), résume le travail mené par le collectif eponyme pour porter des propositions à l'occasion des échéances électorales de 2022. Il défend l'idée d'une "boussole de la seconde modernité", visant à reconstruire les relations dans tous les domaines et le rôle éminent que sont appelés à y jouer les territoires, qu'il s'agisse du climat, de l'éducation, de la santé, du vieillissement de la population ou de la cohésion sociale. Autant de thèmes qui vont être abordés à l'occasion du Conseil national de refondation. Un noyau dur du collectif, dont je fais partie, a donc pensé utile de montrer concrètement l'apport possible des territoires dans tous ces sujets. Il a décidé de se focaliser sur la "sphère de l'éducation et de la formation". La tendance actuelle du gouvernement est de se focaliser sur la réforme de l'école, conçue nationalement, pour inviter ensuite les territoires à en être de simples points d'application. Nous pensons au contraire, ce que reflète la formule un peu ampoulée que nous avons décidé d'utiliser, "la sphère de l'éducation et de la formation", qu'il faut penser comme un tout les conditions dans lesquelles personnes et sociétés acquièrent la capacité à comprendre et à agir, individuellement et plus encore collectivement, face aux grands défis de notre temps. Et c'est bien à l'échelle des territoires que cette appproche globale peut se concevoir. C'est le sens de l'appel ci-dessous:

__"Appel à repenser la sphère de l’éducation et de la formation en partant des territoires.

Nos sociétés vont devoir faire face à des défis immenses et inédits : l'interdépendance entre les sociétés au niveau mondial, le réchauffement climatique, le vieillissement de la population, le renouvellement du modèle économique, pour ne citer que quelques uns. Pour relever ces défis nous devons nous doter d'une capacité collective à les comprendre et à les affronter. On entend par « capacité collective » d'une part la combinaison des compétences individuelles, d'autre part les capacités à coopérer.

Le fossé entre l'accumulation des connaissances et techniques et notre capacité à faire face aux défis communs illustre la crise des modalités d'acquisition et de transmission des savoirs, savoir être et savoir faire, ce que l’on pourrait qualifier de sphère de l’éducation et de la formation, qui englobe les institutions formelles de transmission des connaissances, depuis l'enfance et tout au long de la vie, et, plus largement, tous les processus d'acquisition de compétences, tous les processus de transmission des valeurs et des savoir faire que met en oeuvre la société.

Nos crises, comme le souligne le Manifeste « Osons les territoires ! » sont des crises multiformes des relations, y compris, pour chacun d’entre nous, les relations entre émotion et raison, réflexion et action. Nous devons, pour y faire face, nous laisser guider par la boussole de la seconde modernité qui inspire la création ou recréation des relations dans tous les domaines.

Relever les défis implique l’invention ou l’acquisition des compétences individuelles et collectives, des savoir faire et savoir être nécessaires pour les comprendre, assumer nos responsabilités à leur égard et agir ensemble pour y répondre. Invention ou acquisition qui se situent à différents horizons : depuis la nécessité de former rapidement des professionnels capables de comprendre et relever les défis jusqu’à la formation des générations futures, de la petite enfance au grand âge.

Une juxtaposition de réformes des différentes composantes de la sphère de l’éducation et de la formation ne suffit pas. C’est d’une approche intégrée de sa transformation dont nous avons besoin.

Le territoire, bassin de vie ou d'emploi, espace où se déroule l'essentiel de la vie de la société et écosystème d'acteurs susceptibles de coopérer entre eux, est le niveau privilégié pour concevoir et transformer de façon intégrée l'ensemble de la sphère de l’éducation et de la formation car c'est un espace privilégié reconstruction des relations, d’exercice des responsabilités mutuelles des acteurs les uns vis à vis des autres, d’association des savoirs, savoir faire et savoir être, de prise en compte des besoins à court et long terme de la société.

Chaque territoire est traversé par des défis mondiaux qui sont tous « glocaux », c'est à dire à la fois mondiaux et locaux. C’ est aussi un espace privilégié pour la compréhension systémique de la société, pour l'apprentissage et le déploiement de la coopération, pour l’association de la pensée et de l'action. On peut même dire qu’une « ville intelligente » est avant tout une ville qui rend ses citoyens intelligents parce qu’elle leur offre mille occasions de développer une compréhension collective des enjeux et de s’en saisir ensemble, faisant du territoire une occasion permanente d'apprentissages formels et informels tout au long de la vie comme cherche à le promouvoir l’UNESCO avec le réseau des villes apprenantes.

Forts de ce constat, nous pensons qu'il faut aborder la transformation de la sphère de l’éducation et de la formation non par une démarche descendante par laquelle l'Etat définirait un ensemble de réformes, à charge pour les territoires de les mettre en œuvre mais, au contraire, par une démarche ascendante, en application du principe de subsidiarité active : chaque territoire construit sa propre compréhension de la sphère actuelle, définit ce qu’elle devrait devenir pour répondre aux exigences que l'on vient de décrire et esquisse une stratégie de transformation, y compris en interpellant les niveaux national et européen lorsque les blocages se situent à ce niveau. Puis on dégagera à partir de la confrontation de différentes expériences territoriales les principes qui pourraient s'appliquer à tous.

Nous appelons territoires, entreprises, institutions et professionnels de l’éducation et de formation, réseaux de collectivités, d’universités et de la société civile, syndicats patronaux et de salariés à se joindre au collectif « Osons les territoires ! » pour porter cette ambition et des propositions concrètes de réforme à l’occasion des travaux du Conseil national de refondation.

Le collectif « Osons les territoires ! ». Novembre 2022" __

Serons nous capables de faire oeuvre utile sur un sujet souvent monopolisé par des spécialistes? tout dépendra de l'écho que va rencontrer notre démarche, pour structurer un vrai travail collectif, réunir des compétences complémentaires, mobiliser des collectivités territoriales, des institutions académiques, des formateurs, des entreprises, des réseaux de la société civile, confronter les expériences les plus novatrices d'où qu'elles viennent. Merci à ceux qui seraient intéressés à participer à la démarche de me le préciser en réponse à ce billet blog. Grâce à Ar Nevez (ar-nevez.org) nous aurons le 13 décembre prochain une première occasion d'échange entre différents types d'institutions bretonnes, centrée sur les compétences nécessaires dans un territoire pour relever conjointement les défis de l'eau, de l'énergie et du climat; ce sera un test de l'intérêt des acteurs régionaux pour une réflexion renouvelée sur l'acquisition des compétences nécessaires; En fonction de vos retours et des résultats de ce premier test, je m'engage bien sûr à dire rapidement aux personnes qui auront manifesté leur intérêt si nous décidons d'aller de l'avant en fixant ensemble une feuille de route ou si les conditions ne sont pas réunies pour le faire.

Dans l'attente

Bien cordialement

Pierre Calame

mercredi 28 septembre 2022

A problème radical, solution radicale. Un débat sur l’avenir de nos sociétés et la lutte contre le réchauffement climatique s’impose

Deux objections reviennent régulièrement : c’est une « solution radicale » qui effraie, beaucoup préférant rester dans le confort du prêt à penser ; c’est une « usine à gaz » , on ne sait pas exactement comment ça fonctionnera. Voici la réponse proposée à chacun des deux.

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Lundi 5 septembre 2022

Rationnement, compte carbone : après midi de débat samedi 17 septembre 14h-18h Académie du climat

Publication le 29 août dans Ouest France d’une tribune collective, ci dessous, préparée depuis ce printemps, sortie en librairie cette semaine du Manifeste collectif « osons les territoires » édité par Le Pommier, publication en attente d’une tribune dans le Monde sur la fin de l’abondance pour tous, chronique de Dominique Méda du 3 septembre dans le Monde "ne serait-il pas plus mobilisateur d'annoncer l'ère d'une nouvelle abondance": le rationnement des émissions de gaz à effet de serre et les conditions de sa mise en œuvre dans le respect de la justice sociale sont, en cette rentrée, très présents dans l’espace public. Il faut dire que ceux qui, depuis des décennies, refusent de reconnaître la nécessité, pour protéger le climat, d’un rationnement de la demande se trouvent maintenant confrontés, avec la guerre en Ukraine, à un rationnement de l’offre !

Le contexte n’a jamais été aussi propice pour confronter nos idées et propositions sur la mise à l’ordre du jour politique de cette question. C'est pourquoi nous organisons le samedi 17 septembre 14h-18h, dans la grande salle de l’Académie du climat à Paris, une après midi d'échange où interviendront notamment Dominique Méda, Timothée Parrique, auteur de l’« économie politique de la décroissance » et moi. Vous y êtes les très bienvenus. Merci de s’inscrire sur le site www.ratio-climat.fr.

Au 17 pour ceux qui le peuvent.

Bien cordialement

Pierre Calame.

Tribune parue dans Ouest France le 29/08 à 07h30 : « Appel au rationnement de l’énergie fossile »

Le dernier rapport du GIEC avait paru en mars, avant même que ne reviennent les hirondelles. Annonce-t-il pour autant le printemps ? Rien n’est moins sûr. Il répète qu’il faut agir et agir vite et fort, immédiatement car dans trois ans il sera trop tard​. Mais comment le faire ? Trente ans qu’on tourne autour du pot, qu’on décrit de belles stratégies qui ne se réalisent jamais, qu’on s’engage la main sur le cœur sur des objectifs suffisamment lointains pour que personne ne soit responsable de leur non-respect, qu’on prend prétexte de l’inaction des autres ​pour justifier la nôtre.

Poser dans les trois ans à venir des actes décisifs. Chiche.

La question est très simple : notre responsabilité découle des émissions de gaz à effet de serre associées à notre mode de vie, à nos consommations, que ces émissions se produisent ou non sur notre territoire français et européen. Plus de 40 % d’entre elles sont aujourd’hui émises hors d’Europe. Pour respecter nos engagements internationaux (qui ne sont que l’image de notre responsabilité à l’égard de la planète et des générations futures) nous devons réduire d’ici à 2050 ces émissions de 6 % par an et nous y mettre dès l’an prochain. Le roi est nu. Le reste est de la littérature.

Cette exigence d’un plafond d’émissions a un nom : le rationnement. Imposons-nous ce rationnement par référendum. Notre démarche fera rapidement tache d’huile en Europe et dans le monde entier, tout simplement parce qu’au lieu d’incriminer les Chinois, les Saoudiens, les Indiens ou les Japonais pour leurs émissions de gaz à effet de serre découlant de ce qu’ils produisent pour nous, nous assumons pleinement nos responsabilités et nous demandons aux autres de faire de même.

Qui dit rationnement dit répartition de la rareté. Celle-ci doit être juste. Répartissons équitablement l’effort entre les citoyens en leur allouant à chacun le même quota d’émissions ; et que les plus frugaux tirent bénéfice de leurs efforts en vendant, à un prix de plus en plus élevé au fur et à mesure que les quotas se réduiront, leurs excédents à ceux qui choisiront de s’exonérer de ces efforts.

Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde ​disait Archimède. Le voilà ce levier, aux mains du véritable patron, le citoyen et le consommateur. Car les producteurs devront chaque année apurer leur compte carbone, en ayant imputé à leurs clients autant d’unités de carbone qu’il leur en a fallu pour élaborer leurs produits. Le gaz à effet de serre devient une monnaie à part entière, allouée chaque année en quantité finie comme au Monopoly. Plus besoin d’une taxe carbone aux frontières, dont la compatibilité avec les règles de l’OMC est douteuse et qui n’a pas pour objectif de réduire sérieusement les émissions ; mais à la place, obligeons la traçabilité des émissions de chaque filière, comme on le fait pour la TVA.

Nouveaux élus, la parole est à vous. Êtes-vous prêts à organiser ce rationnement et à le soumettre à référendum ? Ou attendez-vous pour agir de façon responsable que le énième rapport du GIEC nous dise que c’est trop tard ?

Dès maintenant débattons lors du symposium du rationnement le 17 septembre, inscriptions sur www.ratio-climat.fr et réservons à notre libraire le manifeste de Pierre Calame osons les territoires ​paru le 26 août, éditions du Pommier, 4 €.

(*) Signataires : Pierre Calame, Armel Prieur, Jacques Bregeon (Ar Nevez), Dominique Billy, Francine Depras, Kristina Hakala, Jean-Yves Pineau, Patrick Viveret, Richard Petris, Robert Jestin, Corinne Lepage, Jean-Michel Servet (IHEID Genève), Magalie Viallon, Pierre Caro, Denis Bonnelle, Hervé Chaygneaud-Dupuy, Anne Laroutis, Philippe Vachette, Michel Cucchi (directeur d’hôpital), François Brun, Alain Duez, Laurent Roché-Saucier (consultant), Yves Ardourel (cofondateur de l’association FReDD), Gérard Blanc, Françoise Astier, Frédéric Dohet, Richard Herbach, Laurent Zibell, François Bernard (trésorier e-graine), Annabelle Brunet, François Ledoux, Yannick Derrien, Xavier Guyon, Valérie Cohen, Hervé Cellard, Bernard Fortier, Evelyne Perrin (économiste, présidente de Stop Précarité), Philippe Marelle, Muriel Raulic (citoyenne de la CCC), Patrick Lusson, Jean Pascal Derumier.

mercredi 17 août 2022

"Osons les territoires!": un manifeste publié fin août par les éditions du Pommier

Au moi de Mai dernier, j'avais partagé avec vous le cahier de propositions rédigé par une vingtaine d'alliés de la Fabrique des transitions et intitulé "sauvons la démocratie, sauvons le climat, osons les territoires" https://www.fabriquedestransitions.net/bdf_document-2289_fr.html. Dans mon billet je vous disais notre conviction qu'Emmanuel Macron n'obtiendrait pas de majorité au Parlement et qu'il faudrait qu'émerge une coalition autour de quelques idées force qui ne pourraient venir de simples compromis entre des programmes électoraux se signalant tous par leur faiblesse.

Nous y voilà. Pas de majorité présidentielle au Parlement mais, pour l'instant, pas non plus de coalition autour de quelques idées force, des arrangements au jour le jour.

Les éditions du Pommier, filiale du groupe d'édition Humensis (Belin and co), nous ont proposé de publier dans leur collection Manifestes, un résumé de notre cahier de propositions, ce que nous avons accepté avec grand plaisir, désireux de partager le plus largement possible nos réflexions collectives. Ce Manifeste, "osons les territoires", sort en librairie à la fin du mois d'Août, au prix de 3,5 euros. Il est déjà en prévente à l'adresse suivante: https://www.editions-lepommier.fr/osons-les-territoires#anchor1

Voici comment l'éditeur présente l'ouvrage, qui s'inscrit dans la droite ligne de la Charte fondatrice de la Fabrique des transitions:

''Selon Albert Einstein, « nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés ». Pour le collectif « Osons les territoires », là est la clé : c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre sociétés, humains et biosphère, qu’il convient de transformer.

Dans notre modernité, l’efficacité opérationnelle, la spécialisation et la séparation en sont venus à produire des effets délétères. Aux origines des crises contemporaines ? Une crise plus ancienne et profonde : celle des relations. Mais comment refonder une modernité qui proposerait au contraire de tisser des liens ? Quelles doctrines, quels acteurs former pour inventer une nouvelle éthique et une nouvelle gouvernance ?

Dans ce manifeste, le collectif a décidé de relever le gant en proposant une boussole et des réformes à engager d’urgence. Et c’est parce que les territoires sont l’espace par excellence des relations qu’ils sont ici au cœur de sa réflexion. ''

J'ai pensé que cette initiative pourrait vous intéresser

Bien cordialement

Pierre Calame

mercredi 9 février 2022

Osons les territoires! quelles perspectives pour la France? Lettre ouverte aux membres de l'Assemblée nationale

Pourquoi " les territoires"? parce que nous pensons qu'il faut se décentrer, sortir de l’enfermement de la scène nationale sur elle même; que les territoires, bassins de vie, lieux d’enracinement concret de la société, espaces de coopération entre ses différents acteurs, sont appelés à jouer un rôle majeur dans la conduite de la transition systémique qui s’impose à nous; et que de ce fait il est fécond de penser le monde à partir des territoires, car chaque territoire, même marginalisé en apparence, est traversé par toutes les mutations du monde et constitue un espace privilégié pour penser ensemble notre avenir; pour le penser en vue d'agir à la fois localement et globalement.

Pourquoi "osons"? parce qu'il est impossible de penser et gérer demain avec les systèmes de pensée et les systèmes institutionnels hérités du passé

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mercredi 2 février 2022

French presidential elections: Let us dare territories!

as Albert Einstein observed, we cannot solve our problems with the same thinking we used when we created them. It is this illusion that we find in the current debates, whereas it is the entire system of thought on the economy, governance, law and relations between societies that needs to be transformed, by breaking with the logic of domination that structures our social relations and our relationship with nature; it is the entire system of actors inherited from the previous century, starting with the functioning of the State, that needs to be rethought. This is the effort that our collective has undertaken.

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¡Atrevámonos a los territorios!

como observó Albert Einstein, no podemos resolver nuestros problemas con el mismo pensamiento que utilizamos cuando los creamos. Es esta ilusión la que encontramos en los debates actuales, mientras que es todo el sistema de pensamiento sobre la economía, la gobernanza, el derecho y las relaciones entre sociedades lo que hay que transformar, rompiendo con la lógica de dominación que estructura nuestras relaciones sociales y nuestra relación con la naturaleza; es todo el sistema de actores heredado del siglo anterior, empezando por el funcionamiento del Estado, lo que hay que repensar. Este es el esfuerzo que ha emprendido nuestro colectivo.

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Appel: Présidentielles 2022: Osons les territoires!

extrait de l'appel: comme le faisait observer Albert Einstein, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la même pensée que nous avons utilisée lorsque nous les avons créés. Or, c’est cette illusion que nous retrouvons dans les débats actuels alors que c’est tout le système de pensée sur l’économie, la gouvernance, le droit, les relations entre les sociétés, qu’il faut transformer, en rompant avec la logique de domination qui structure nos rapports sociaux et notre rapport à la nature ; c’est tout le système d’acteurs hérités du siècle précédent, à commencer par le fonctionnement de l’État, qu’il faut repenser. C’est l’effort qu’a entrepris notre collectif.

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mardi 7 décembre 2021

Nourrir de façon transpartisane les propositions politiques pour la France et l'Europe

Les propositions ci-jointes comportent trois volets : une vision et une boussole, seules capables de mobiliser les énergies autour d’un projet fédérateur à long terme ; les conditions à réunir pour faire des territoires des acteurs pivot de la transition ; la réforme des politiques françaises et européennes sans laquelle l’action des territoires se heurtera toujours à un plafond de verre

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